Des jeunes de Bastogne, Neufchâteau et Vielsalm ont fait preuve d’éloquence sur l’Europe
Quinze rhétoriciens de la province ont fait preuve d’éloquence lors d’un concours organisé au sein du Bastogne War Museum. Émotions.
Publié le 28-03-2022 à 19h08
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La contribution de la mémoire à la construction de l’Europe, tel était le thème proposé aux rhétoriciens de Bastogne, mais aussi de Neufchâteau et de Vielsalm pour cette deuxième édition du concours "Bastogne Youth for Remembrance", organisé par l’ASBL Tourisme, Culture et Patrimoine en collaboration avec le Bastogne War Museum.
Quelque 272 jeunes avaient visité le musée et 75 d'entre eux se sont lancés dans l'écriture. Un jury interne a alors retenu quinze projets. Les auteurs de ces textes ont donc pu le présenter devant trois jurys. "Ce projet de concours de plaidoyer pour la mémoire lancé en 2019 est un projet littéraire hors du commun, explique le président de l'ASBL organisatrice Michel Cornélis. Les participants ont pu véhiculer des valeurs importantes qu'on est appelé à adopter: exemplarité, traces, responsabilisation, transmission."
Le président ne pouvait éviter d'avoir " une pensée profonde envers le peuple ukrainien, mais aussi aux dirigeants européens qui vivent des moments difficiles".
L’Europe repose sur la mémoire
Après ce liminaire, les différents candidats sont venus présenter leur travail. Parfois un texte plus historique, parfois des lettres envoyées à un lecteur du futur, ou encore des poèmes. Avec compétence et sérieux, les rhétoriciens, parfois avec quelques trémolos de stress dans la voix, ont fait preuve de beaucoup de talents, tous étant finalement lauréats car retenus pour cette dernière phase.
Avant de recevoir les résultats, l'ancien ambassadeur d'Israël en France Elie Barnavi a voulu parler de notre continent: "L'Europe repose aussi sur la mémoire. Dès le 14e siècle, il y avait un sentiment d'appartenance commune. D'ailleurs, partout en Europe, on a le sentiment qu'on est un peu partout chez vous. Dès que vous en sortez, vous sentez que vous n'êtes plus en Europe. Et cette unité doit être un Monde à son image: libre et démocratique. Dans ce monde de loups, les Européens ne seraient que des brebis. Ils doivent s'unir pour tenter de lutter contre les loups. Je vis dans un pays en guerre et je vous envie."
Les lauréats
Le temps que les trois jurys délibèrent et les trois lauréats ont été dévoilés: le prix du jury académique pour Mathias Dieschbourg (Athénée royal Bastogne-Houffalize) qui séduit le jury par sa spontanéité et sa présence, le prix de l’ASBL Tourisme Culture et Patrimoine pour Pauline Simon (Athénée royal Neufchâteau-Bertrix) pour une précision de son discours et le prix de la presse pour Maryam Ali-Isawi (Athénée royal Bastogne-Houffalize), sans doute la prestation la plus émouvante de l’enfant dans la guerre. Ces jeunes sont devenus des ambassadeurs de la paix.
Élargir pour la 3e édition
La première édition du concours d’éloquence avait rassemblé les écoles de Bastogne. Pour cette deuxième version, les écoles de Neufchâteau et Vielsalm sont venus s’adjoindre au projet. Le président de l’ASBL organisatrice Tourisme Culture et Patrimoine Michel Cornélis voudrait voir ce concours encore grandir en l’ouvrant à toute la province de Luxembourg. À suivre…

"J’ai pris ce concours comme une belle occasion de faire ce que j’aime: écrire. Et comme une bonne opportunité de valider mon choix pour l’année prochaine car je pense entamer un cursus en romane.
Le sujet m’a parlé car je pense que se souvenir est très important. Cette expérience était stressante, surtout les jours précédents. Et c’est bien sûr un plaisir de pouvoir être lauréate."
Maryam Al-Isawi (A.R. Bastogne-Houffalize) : "Déjà surprise d’être retenue"

"On m’avait dit qu’on visitait le musée dans le cadre d’un travail et je me suis dès lors appliquée sans savoir que j’allais participer à un concours. Et je ne m’attendais pas du tout à être sélectionnée d’autant que le cours de français n’est pas vraiment mon fort.
Maintenant, je suis choqué d’avoir été primée. Quand on parle de la guerre, on parle souvent des soldats. Je voulais parler des enfants."
Mathias Dieschburg (A.R. Bastogne-Houffalize) : "Gagner, un étonnement total"

"C’est un exercice créatif des plus plaisants. J’apprécie m’adonner à la poésie, à faire des vers, à suivre les règles du romantisme. Et puis c’est un thème qui me parle car mon père aurait voulu être historien.
Gagner ce concours, c’est vraiment un étonnement total. Je pense que Pauline et Mariam ont vraiment proposé de superbes textes. Je n’y croyais pas."