Leclercq: «Je comprends Jean-Pierre»
Isabelle Leclercq, C + et cheffe de file MR, siégera dans l’opposition. Elle cherche les raisons d’une telle défaite. Et elle comprend la décision de Jean-Pierre Lutgen.
Publié le 16-10-2018 à 06h00
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Lundi matin, les Citoyens positifs avaient comme une gueule de bois, preuve d'une veille bien difficile à digérer. «Personne ne s'attendait à un tel écart, concède Isabelle Leclercq, cheffe de file du MR dans cette liste d'ouverture. On savait que ce sera compliqué de s'attaquer à quelqu'un de fort, mais on pensait vraiment avoir une chance et finalement, on obtient exactement le même résultat que voilà six ans. Ce n'est pas terrible.»
Incompréhensible pour les C +, qui n'ont pas encore analysé les raisons de cette défaite avec seulement 8 sièges obtenus: «C'est vraiment difficile à dire, on a pris le coup hier et on n'a pas trop réfléchi, on se réunira dans les prochains jours pour en discuter. Bizarrement, en 2012, nous n'avions que des MR et des citoyens. Ici, tu t'adjoins Écolo, DéFI, le PS et Jean-Pierre mais sans faire plus, c'est troublant.»
Une place moins en vue sur la liste pour Jean-Pierre Lutgen aurait-elle pu changer la donne?
«À partir du moment où il se lançait, il n'avait pas le choix d'être tête de liste car il aurait de toute façon été une personne phare et sollicité comme tel, assure la candidate. Il a bien fait d'assumer. Et si ça avait dérangé les gens, il n'aurait pas voté comme ça pour lui (NDLR: J.-P. Lutgen a eu 1 983 voix, soit 700 de plus que la deuxième de sa liste, Jessica Mayon. Isabelle Leclercq en a obtenues 1 058)».
«Loin d’imaginer ce qu’il vit au quotidien»
Quant à la déclaration du patron d'Ice-Watch, qui a annoncé vouloir quitter Bastogne, Isabelle Leclercq la comprend: «Cela ne nous a pas étonnés. Je pense qu'il n'aura jamais les autorisations pour ce qu'il veut faire dans le futur, ce sera compliqué pour lui de concrétiser ses projets. Il a différentes possibilités et il vaut sans doute mieux la mettre en veilleuse quelque temps. Même si certains ont l'impression que c'est Benoît le gentil et Jean-Pierre le méchant, les gens sont loin d'imaginer ce qu'il vit au quotidien. Je comprends qu'il n'a plus envie de faire de projet ici.»Jean-Pierre Lutgen out, la question du futur chef de file de l'opposition se pose, même si la tête de liste a dit céder le flambeau à Ludovic Moinet, dimanche soir. «On doit en parler ensemble encore, on était loin de tout ça dimanche soir», souffle celle qui va vivre un deuxième mandat de rang dans l'opposition. Et qui s'attend à des séances de conseil toujours tendues: «Ce sera la même chose qu'avant. Les citoyens ont dit que ça leur convenait, donc on n'aura peut-être encore pas le droit d'intervenir plus de deux fois. Il n'y a pas de raison que ça change. Nous allons réfléchir à la façon dont on abordera cette législature. On doit peut-être revoir notre stratégie, ça n'a pas marché pendant six ans quand on donnait notre avis. Mais je ne sais pas encore ce que l'on va faire.» Les Citoyens Positifs devraient y voir plus clairs dans quelques jours, une fois l'effet du coup sur la tête passé.