Pour lui, la justice va dans le mauvais sens

Juge de paix de Bastogne et Neufchâteau retraité depuis août, Jacques Poquette livre une analyse pessimiste de l’évolution de la justice.

Devenu juge de paix en 1991 du canton de Bastogne, Jacques Poquette a aussi hérité de Neufchâteau par la suite. Depuis le 31 août, il a tourné la page en prenant une retraite bien méritée. «J'ai toujours aimé ce que je faisais, que ce soit comme avocat, substitut puis juge de paix, je n'ai jamais connu de lassitude, confie le concerné. Je suis parti dans le même état d'esprit.» Satisfait du devoir accompli, Jacques Poquette n'en est pas moins déçu des dernières réformes et de celle à venir: «La réforme du ministre Geens en 2013, 2014, qui a décidé de faire des économies a frappé de plein fouet le secteur. Et une nouvelle réforme va entrer en vigueur le 1er décembre 2018. Elle va supprimer la dualité des cantons, à l'image de Neufchâteau et Bastogne qui étaient associés et vont redevenir autonomes. Conséquence, en plus de Bastogne, Vaux, Sainte-Ode et Bertogne, le canton de Bastogne va couvrir Léglise, Fauvillers, Martelange, Houffalize, Gouvy et Vielsalm. Cela passe par la volonté de faire à nouveau des économies. D'ailleurs, on va passer de six juges de paix dans la province à cinq. Et ils vont devoir gérer plus de compétences. Par exemple, le plafond des litiges financiers à traiter va passer de 2 500€ à 5 000€. Il y a donc de moins en moins de moyens et de plus en plus de responsabilité, c'est compliqué car il n'y a aucune petite affaire en tant que juge de paix.»

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