Ancien juge de paix, Jacques Poquette a géré toutes les élections depuis 1991
De 1991 à 2018, le juge Jacques Poquette était garant du déroulement des élections. Il a présidé le bureau principal du canton de Bastogne.
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Publié le 13-10-2018 à 06h00
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Durant 27 ans, de 1991 à 2018, Jacques Poquette a géré toutes les élections dans le canton de Bastogne (qui comprend Vaux-sur-Sûre, Sainte-Ode, Bertogne, Fauvillers et Bastogne). En tant que juge de paix et en l'absence d'autre magistrat sur la zone, il a présidé le bureau principal durant des dizaines d'élections, qu'il a lui-même arrêté de compter. Mais demain, il ne sera pas sur le pont puisqu'il a pris sa retraite le 31 août. L'occasion de revenir sur les élections passées, sur les rôles parfois méconnus de ces élections ainsi que «l'ambiance particulière de cette journée».
Monsieur Jacques Poquette, vous voterez en tant que simple citoyen dimanche, ça ne va pas vous manquer de ne pas vivre les élections de l’intérieur, avec, entre autres, le dépouillement?
J’aurai peut-être un petit manque oui. Les élections n’ont jamais été un stress pour moi, mais j’avais le plaisir des contacts humain. J’aimais bien être président du bureau principal. Et je n’ai aucun regret car il y avait dans tous les bureaux, à Bastogne et dans les autres communes, des gens de qualité, notamment mon secrétaire Bernard Weles. On ne souligne pas assez le travail bien fait de ces gens.
En 27 ans, avez-vous souvent connu des couacs dans l’organisation des élections et/ou le dépouillement? Comme un recomptage?
Non, aucun, ce qui est tout de même une satisfaction. Et on n’a jamais dû recompter dans aucune commune du canton de Bastogne. Enfin, pas à ma connaissance du moins. Tout était nickel et quand je fermais la porte du bureau, c’est que tout était bien fait. C’était normal pour moi de bien faire ça et d’être rigoureux. Mais c’est surtout grâce à l’investissement et la compétence de tous les gens dans les différents bureaux de vote que ça se passait bien. Puis j’incitais les gens à me déranger dès qu’il y avait le moindre souci, pour ne rien laisser traîner.
En fait, les seuls petits problèmes qui ont pu apparaître étaient dus à la fatigue, ce qui est tout à fait compréhensible après des heures à se concentrer. Mais les présidents de bureaux sont aussi là pour motiver si besoin.
N’avez-vous jamais eu de souci avec les candidats? Aucun n’a essayé d’avoir les résultats plus tôt?
Non jamais et ils savaient que je n’aurais rien dit. J’ai toujours eu un bon contact avec tous les candidats.
Et y a-t-il une élection qui vous a plus marquée?
Je dirais l’ambiance lors de l’élection à Bastogne entre Guy Lutgen et Phillippe Collard. Les changements de majorité étaient aussi spéciaux au niveau de l’ambiance.
Qu’est-ce qui est le plus délicat lorsque l’on est président du bureau principal?
Les désignations d’assesseurs sont parfois difficiles. Il y a une année en particulier, voilà plus de 15 ans, où j’étais en déficit de gens. Je m’étais alors adressé au chef de corps pour désigner des officiers et des sous officiers et j’avais été bien reçu.
Il faut savoir que les assesseurs sont choisis dans une liste selon plusieurs critères, dont le métier. Les magistrats, les avocats, les enseignants, les fonctionnaires… sont les premiers appelés. Et j’ai connu des gens, parfois occupant des fonctions importantes, qui freinaient des quatre fers avec des raisons parfois stupides. J’en étais désolé. Mais globalement, peu ont refusé d’être assesseur. C’était plutôt par périodes, lorsque les élections se multipliaient par exemple.
Pourquoi y a-t-il des refus?
Il faut dire que les gens se font une image négative de ce qu’une fonction d’assesseur comprend. Alors que je peux vous assurer que c’est très rare de voir des gens qui tirent la tronche dans un bureau de vote. C’est loin d’être pénible et il y a une ambiance particulière qui se met en place. La charge peut paraître rébarbative, mais elle n’est pas insurmontable et peut être vraiment sympa.