Des coups de couteau à Bastogne
Un jeune homme, venu à la rescousse de jeunes filles étant importunées, a été violenté à Bastogne. Les protagonistes avaient pris la fuite.
- Publié le 22-08-2018 à 06h00
Le 9 mars dernier, un jeune homme a reçu deux coups de couteau près de l’arrêt de bus de la rue de la Pépinière à Bastogne.
Au départ, il était venu à la rescousse, avec un copain, de deux jeunes filles qu’ils connaissaient. Elles se faisaient importuner lourdement pas trois autres hommes. Alors qu’elles se trouvaient dans l’abribus, le trio y est entré pour les accoster. Les jeunes filles ont entendu que les trois hommes parlaient une langue étrangère. Des mains baladeuses ont commencé à leur toucher les fesses.
Finalement les copains sont arrivés. L’un des jeunes qui importunaient semblait vouloir en découdre et les esprits se sont échauffés. Un autre a porté des coups puis a sorti un couteau. L’un des copains venus à la rescousse a été touché à deux reprises au niveau du dos. La victime avait été prise en charge, ses jours n’étaient pas en danger.
Finalement le trio a quitté les lieux. Tout a cependant été filmé par des caméras de surveillance. Le trio a été vu sur le RAVeL. La trace des trois individus sera retrouvée au centre pour demandeurs d’asile de Sainte-Ode où ils étaient hébergés. Deux des protagonistes étant mineurs ont déjà été mis à disposition du magistrat de la jeunesse. Le troisième, l’auteur des coups de couteau, âgé de 23 ans et sous mandat d’arrêt depuis mars, a lui, comparu, ce mardi devant le tribunal correctionnel de Neufchâteau.
Il est poursuivi pour tentative de meurtre et attentat à la pudeur. Il nie avoir touché les jeunes filles aux fesses. Quant aux coups de couteau, c'était «pour faire peur», dit-il.
2 ans de prison réclamés
Du côté du parquet, la substitut Murielle Seret ne voit pas d'élément de preuve pour lui imputer l'attentat à la pudeur. Par contre, pour les coups de couteau, selon elle, tout était réfléchi: «Les éléments sont clairs, sur les images prises par les caméras, pour retenir la tentative de meurtre. Il a tenté de donner cinq coups de couteau dont deux ont touché la victime à une profondeur de 1,5 cm» relève la représentante du parquet.
Deux ans de prison sont réclamés. Le prévenu est aussi poursuivi pour des préventions liées à des armes. Le GSM de l’un des mineurs a été analysé et des photos retrouvées. On y voit le prévenu poser avec des armes volées à Tenneville. Le parquet ne vise pas le vol, car rien ne montre que le prévenu y ait participé, mais bien le recel et le port d’armes non autorisé. Pour ce volet, six mois de prison sont réclamés.
À la défense Me Jean-François Moniotte plaide, lui, pour une seule peine avec sursis pour ce qui excède la détention préventive car son client n’est pas, pour lui, l’auteur central.
Selon l'avocat, une photo n'est pas une preuve pour retenir un recel. Quant aux coups de couteau, le conseil écarte la tentative de meurtre. «Il a eu peur et fait de grands cercles avec sa main, glisse-t-il. D'ailleurs les blessures n'étaient pas si importantes.»
La victime sollicite néanmoins, via son avocat, une expertise médicale pour le volet civil. Jugement le 11 septembre.