« Des éoliennes, trop c’est trop »
Les habitants de Senonchamps et Mande-Saint-Étienne ne veulent plus d’éoliennes près de leur village. Ils l’ont fait savoir aux édiles.
Publié le 07-06-2013 à 06h00
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L’installation d’éoliennes fait débat depuis des mois à travers la Wallonie. Dans les villages de Senonchamps et Mande-Saint-Étienne, on a pris le taureau par les cornes pour éviter l’établissement de cinq nouvelles éoliennes entre les deux hameaux, aux abords de la Nationale 4. Un comité de citoyens a ainsi été mis en place pour alerter les autres habitants et les mandataires publics. Mercredi soir, près de cent personnes étaient réunies dans la maison de village pour écouter la présentation du comité, mais surtout l’avis des responsables politiques des quatre communes voisines à une semaine de la clôture de l’enquête publique.
Une présentation a ainsi été livrée au public exposant les craintes au niveau de ces éoliennes. Différents aspects ont ainsi été mis sur la table: des distances trop courtes entre les poteaux éoliens et les premières habitations, un son à la limite de la réglementation, des effets stroboscopiques, un couloir de migration pour les grues, la présence d’animaux protégés (milan royal et chauves-souris),…
Pas de débat possible avec le promoteur
Les hommes politiques n'ont clairement pas voulu signifier leur opposition aux éoliennes, mais on peut toutefois le percevoir dans leurs réactions. «Dans notre programme, nous avons signifié que nous ne voulions plus de projets éoliens comme à Bourcy (NDLR: qui est considéré comme un désastre pour les habitants du village au vu des nuisances). Notre objectif est de rassembler un maximum d'informations pour éviter un éventuel recours en cas de décision négative. Au niveau du collège, nous nous sommes positionnés concernant le cadre éolien proposé par la Région wallonne avec un avis défavorable. Nous ne sommes pas contre les énergies renouvelables, mais il y a aussi le solaire, le géothermique, la biomasse. À Bourcy, la commune de Bastogne aurait dû être partenaire du projet pour avoir du poids pour éviter les nuisances. Je trouve par ailleurs scandaleux que le promoteur, Electrabel, refuse de se déplacer pour un débat avec les habitants, même si ce n'est pas légalement obligatoire. » Le mayeur bastognard préconise l'union des différentes communes pour être plus fort face aux promoteurs. Le bourgmestre voisin de Vaux-sur-Sûre prône également la mobilisation des citoyens. «Nous avons aussi mandaté un bureau d'expert pour avoir un avis juridique sans faille dans ce genre de dossier», poursuit ce dernier. L'échevin de Bertogne pointe aussi le manque de réactivité du promoteur face aux demandes des riverains concernant des études d'incidence. Son homologue de Sainte-Ode, Armand Godefroid, a présenté l'expérience des éoliennes dans sa commune. «Celles présentes entre Houmont et Rechrival entraînent des nuisances avec des effets stroboscopiques énervants et du bruit en soirée. Il ne faut pas d'éoliennes à moins d'1,2km d'une habitation.»
Tous ces messages politiques ont encore dopé les habitants des villages qui espèrent, comme à Fauvillers, une marche arrière des promoteurs de ce projet.