Serviplast est sociale et compétitive
Depuis 1976, Serviplast se développe dans le secteur plastique, à Bastogne, en alliant économie sociale, intégration et compétitivité.
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Publié le 13-03-2013 à 07h00
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Dans la région de Bastogne, Serviplast est devenue une référence, tant par sa singularité sociale que pour sa qualité reconnue. L’entreprise bastognarde, située au zoning industriel 1, est spécialisée dans trois domaines: les injections plastiques, l’assemblage et le conditionnement de pièces plastiques ainsi que dans le pavage et la pose de membranes d’étanchéité. Sa particularité: elle emploie près de 130 personnes, dont deux tiers sont des personnes handicapées.
«C'est une entreprise de travail adapté (ETA) créée en 1976, rappelle Philippe Martin, directeur de Serviplast. Ce sont les parents d'une personne handicapée qui ont lancé le projet pour donner un emploi occupationnel à leur fils. Puis, ils ont remarqué que ça pouvait être une véritable entreprise.»
De l’ASBL à la SCRL
Avec les années, l’entreprise a prouvé que cette particularité n’empêchait pas plus la qualité que la compétitivité. Que l’économie sociale allait de pair avec l’économie sociale. Ses contrats, avec des sociétés telles que Ferrero ou la construction Houyoux en sont la preuve, à l’instar de son chiffre d’affaires de 6 millions en 2012 et des Gazelles du Trends reçues en 2011 et2013.
«L'argent et le social liés, c'est parfois tabou, reconnaît le directeur. Mais non! L'idée est de faire un maximum de profits, en tenant compte de l'humain, pas à son détriment. Le profit n'est pas une fin en soi, mais est important car il permet de réinvestir. C'est en offrant de la qualité que nous valorisons le travail de nos employés. » Des employés qui profitent concrètement des profits éventuels, car c'est aussi ça le social. «Nous n'avons pas d'actionnaires, souligne Philippe Martin. Un tiers de nos bénéfices vont dans les équipements, un deuxième tiers permet de donner des primes financières aux employés et le dernier tiers en réserve ou dans des projets. »
Pour être en équation avec ses activités, Serviplast a abandonné son statut d’ASBL (association sans but lucratif) en 2005 pour adopter devenir une SCRL (société coopérative à responsabilité limitée), une forme plus commerciale.
« La valeur humaine »
Cette évolution ne modifie pas la gestion d'une ETA telle que Serviplast. «Nous recevons des subsides de l'Agence wallonne pour l'intégration des personnes handicapées (AWIPH) par personne handicapée engagée, détaille le directeur de l'entreprise sociale. Et nous ne pouvons engager plus d'un tiers de personnes valides. Après, il faut tenir compte du handicap, des compétences et adapter, avec l'automatisation par exemple. Nous formons beaucoup sur place. Au niveau organisationnel, c'est plus contraignant car le taux d'absentéisme est plus élevé. C'est une gymnastique (sourire).»
Mais ce sont aussi ces difficultés qui font de Serviplast une entreprise unique. «La véritable valeur ajoutée d'une entreprise comme Serviplast, c'est la valeur humaine. Apporter un plus à des personnes défavorisées, qui seraient en marge sans ces structures», conclut le directeur.