Bastogne: nouvelle étude acoustique des éoliennes
Les éoliennes de Bourcy entraînent des nuisances sonores non-prévues.La commune va commander une nouvelle étude acoustique.
Publié le 23-03-2012 à 07h00
Les éoliennes situées à proximité des villages de Bourcy et de Michamps produisent-elles trop de bruit ? Les riverains s’en plaignent en tout cas. Le point est arrivé sur la table du conseil communal de Bastogne, mercredi soir. Les édiles se sont accordés sur le fait de commander une analyse acoustique pour essayer d’avoir des arguments pour tenter une conciliation entre les riverains et l’exploitant pour améliorer la quiétude des habitants.
Rétroacte. Le projet éolien de Bourcy a fait l'objet d'un permis le 4mai 2009 et est entré en fonction en décembre 2010. « On était loin d'imaginer de tels désagréments et ces nuisances sonores, souligne le bourgmestre Philippe Collard. Pourtant, la turbine la plus proche se trouve à 700m alors que la Région wallonne prône 350mètres minimum. Depuis lors, nous avons reçu réactions et plaintes. Nous avons demandé alors une analyse acoustique au frais de l'exploitant en avril et mai 2011. Elle n'indiquait aucune contre-indication. On a alors insisté auprès de la Région wallonne pour avoir une nouvelle étude plus pointue qui a été présentée le 10février. Elle conclut que l'exploitation des éoliennes respecte les contraintes, mais aussi qu'il y a une émergence importante de bruit dans les bruits de fond d'une valeur de 10 Db. Pour être clair l'exploitation respecte les conditions émises par son permis, mais les nuisances sont réelles. »
Une étude totalement objective
Face à ce constat, la commune n'a pas vraiment le choix: il faut recourir à une conciliation. Pour avoir des données précises et objectives, le conseil a donc opté pour la demande d'une nouvelle étude, cette fois payée par la commune (un budget de 10 000 € lui sera voué). « On veut avoir une étude d'un bureau différent de celui qui est mandaté par le promoteur, poursuit le bourgmestre. Même si je ne conteste pas sa qualité, il reste toujours une certaine suspicion envers une étude qui est commandée et payée par l'exploitant. Ces tests se feront sur trois points de mesure choisis en accord avec les riverains avec des mesures la nuit avec trois éoliennes bridées à des niveaux différents et à l'arrêt. L'objectif final est de trouver des propositions concrètes à faire à l'exploitant et aux riverains. Je ne dis pas que j'attends des miracles, mais je ne vois pas que faire d'autres avant de passer dans une action en justice qui pourrait être dommageable à la commune. »
Tirer les leçons
Du côté de la minorité, Jean-Michel Gaspard avoue: « On a pris la décision d'accueillir les éoliennes de manière naïve et on a été les dindons de la farce. On ne s'attendait pas à cela. C'est de notre devoir de trouver des solutions. Par ailleurs, il faut aussi en tirer les leçons sans être pour autant des Ayatollah anti-éolien. »
Le mayeur embraye: « Je suis devenu un anti-éolien au vu de ce que l'on vit à Bourcy. Je ne vois pas de problème à la mer du Nord, mais pas dans notre paysage ardennais. C'est un coup-de-poing dans l'œil. » Un dossier qui n'est pas clos.¦