Ils ont habillé le pape Benoît XVI
De la mitre au calice en passant par le vin de messe, à Bastogne, le marché des articles religieux ne craint pas la crise.
Publié le 09-11-2009 à 10h03
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Le seul magasin wallon de la maison familiale brugeoise Slabbinck, spécialisée dans la vente d'article religieux, se situe à Bastogne. Slabbinck est présent dans le monde entier. Leur créneau ? De l'aube à l'étole en passant par l'encensoir, la crosse d'évêque ou encore le tabernacle.
« Avant Slabbinck, il existait déjà à Bastogne un magasin qui vendait leurs produits. Ensuite, Slabbinck a repris la maison. C'était en 1986, explique Nadine Léonard, vendeuse dans ce magasin un peu atypique depuis dix ans. Jusqu'à l'année dernière, nous étions deux vendeuses, avec ma collègue Ginette Landrieux. » Tout ce qui est vêtement est fabriqué à Bruges. « C'est du belge, lance Mme Léonard. On crée nos modèles nous-même. Vous savez, la maison a déjà habillé le pape. C'était en 2007, lors de sa visite au Brésil. » La perte de vitesse de l'église ? « Franchement, je ne vois pas de différence dans les ventes, explique Nadine Léonard. Si le magasin situé face à l'église Saint-Pierre - un hasard ? - n'accueille pas foule de clients, le commerce marche, et plutôt bien. « On s'adapte, explique Nadine Léonard. On vend énormément par Internet. » La vendeuse bastognarde reçoit des appels et des mails de toute la Wallonie, du Grand-Duché ou encore du nord de la France. « C'est une clientèle vraiment agréable », précise-t-elle.
Tout s'achète. Sauf ce qui est béni. La particularité de Slabbinck : la personnalisation. C'est que certains clients seraient presque coquets. Le secteur connaît en outre une certaine mode, toujours autour des quatre couleurs de base : le blanc, le vert, le rouge et le violet. « Chaque année, il y a de nouvelles broderies, de nouveaux dessins. À Bruges, un des patrons crée ces dessins. »
Tout ce qui brille n'est pas d'or. Néanmoins, certaines pièces peuvent coûter un os. Pour une aube basique, il faut compter 160 € mais certaines chasubles peuvent atteindre... 3 000 €.
Laïcs et autres cultes S'il n'est pas nécessaire d'être une grenouille de bénitier pour travailler chez Slabbinck, il faut toutefois savoir de quoi on parle. Nadine Léonard, elle, est couturière. Un atout lorsqu'il s'agit de faire un ourlet dans une aube.
Les prêtres ne sont pas les seuls clients. La boîte conçoit aussi des articles pour laïcs : de l'habit de diacre à la pyxide, cette petite boîte dans laquelle le croyant peut conserver une hostie. « Nous vendons aussi des articles pour les communions, comme des petites croix, de petits cadeaux. Nous avons aussi des crèches, pour Noël. »
Les articles concernent principalement le culte catholique, mais la philosophie du magasin est l'ouverture. La preuve : en haut d'un présentoir sont disposées plusieurs menorah. L. Bo.