À 18 ans, ce jeune Athusien qui a volé une voiture est déjà "sur une pente très glissante"
Un jeune Athusien a déjà un lourd passé qui l’a envoyé en IPPJ quand il était mineur. Le ministère public réclame un an de prison.
Publié le 26-05-2023 à 09h41 - Mis à jour le 26-05-2023 à 09h42
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Sans ses cheveux longs tirés en arrière et serrés dans un élastique et sa barbe de mousquetaire, le prévenu qui s’est présenté jeudi devant le tribunal correctionnel d’Arlon, pourrait être confondu avec un ado de 15 ou 16 ans. En réalité, il a 18 ans et est poursuivi pour avoir volé une voiture à Athus, la nuit du 14 au 15 novembre 2022. Il devrait logiquement être sur le banc des accusés avec deux copains, qui eux, n’ont pas atteint l’âge de la maturité et, considérés comme mineurs, dépendent du tribunal de la jeunesse.
Les trois jeunes se sont introduits dans une maison, ont trouvé le trousseau de clé dans la poche d’un manteau et se sont envolés en France avec la Peugeot 106 volée, où ils avaient déjà caché un scooter volé précédemment. Ils ont été repérés par les policiers français dans la petite commune frontalière d’Allondrelle-la-Malmaison. Ils ont réussi à prendre la fuite et à regagner Athus à 6h du matin.
Il ne respecte pas ses obligations dues au port du bracelet électronique
Après son interpellation au domicile de sa maman, il a été placé en garde à vue et a effectué deux mois de détention préventive avant de poursuivre son incarcération sous la surveillance d’un bracelet électronique. "Pendant sa détention, la juge d’instruction a voulu en savoir plus sur ce jeune homme réservé, qui n’avouait que le strict minimum et ne collaborait pas à l’enquête, explique la représentante du ministère public, Céline Monnaie. Il a déjà connu une condamnation à une peine de travail pour d’autres faits. Il a un lourd passé quand il était mineur et a dû être placé en IPPJ. Il a eu six rapports de non-respect de ses obligations dues au port du bracelet électronique. Le rapport du psychiatre est édifiant: il le définit comme un personnage antisocial et le place à 9 sur une échelle de 10 en termes de récidive potentielle. C’est le profil type du jeune qui se prépare à une carrière criminelle."
Mme Monnaie a requis un an de prison et une amende minimale. Elle ne s’oppose pas à un sursis probatoire très strict avec des mesures d’accompagnement sévère.
Me Dimitri De Coster regrette que la sévérité de la peine requise tienne compte plus de la personnalité de son client que des faits proprement dits. "Ce n’est pas normal, ajoute-t-il. Je pense qu’une peine de travail serait beaucoup plus profitable et qu’elle aurait l’avantage de ne pas figurer sur son casier judiciaire. Son avenir professionnel ne serait pas compromis."
Avant de clore les débats, le juge André Jordant a sérieusement secoué le prévenu: "A votre âge, vous avez déjà un passé qui vous place sur une pente très glissante. Il est grand temps que vous en preniez conscience et que vous vous repreniez".
Le jugement sera prononcé le 22 juin.