Feuillus: une nouvelle solution testée à Aubange en faveur des scieries locales
Pour proposer aux scieries locales, des feuillus intéressants à un prix accessible, le DNF Arlon a testé à Aubange, la vente de gré à gré en bord de route.
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Publié le 10-03-2023 à 11h31 - Mis à jour le 11-03-2023 à 11h50
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Il est de plus en plus compliqué, voire impossible, pour les scieries de la province de Luxembourg de s’approvisionner en bois feuillus locaux. Non pas que les ressources manquent, mais ces bois partent à l’exportation, nos scieries ne pouvant pas rivaliser avec les prix asiatiques.
De quoi mettre en péril les neuf scieries de bois feuillus implantées en province de Luxembourg, et l’emploi local.
Pour lutter contre ce phénomène, les pouvoirs publics peuvent réserver une partie de leurs feuillus aux scieries locales, en les vendant en gré à gré,
Un mécanisme que 15 Communes de la province de Luxembourg et la Province elle-même ont déjà actionné. Nous vous en parlions l’an passé.
Les six communes du cantonnement du DNF d’Arlon (Arlon, Attert, Aubange, Etalle, Messancy et Saint-Léger) les ont rejointes.
Concrètement, l’Arrêté du Gouvernement wallon du 15 mai 2014 permet aux communes de réserver des bois feuillus (jusqu’à 15% du volume vendu annuellement) aux scieries locales (jusqu’à 30% de leur approvisionnement annuel) par le biais de ventes de gré à gré et ce pour des lots d’une valeur estimée maximale de 35 000 €.
En bord de route
Encore faut-il pouvoir constituer des lots intéressants pour les scieries de nos régions. "Les forêts feuillues communales sont principalement constituées d’un mélange de hêtre et de chêne. Or le hêtre n’est quasi plus scié en Région wallonne", signale le chef de cantonnement, Florian Naisse.
Pour pallier ce problème, le DNF d’Arlon a fait un essai de vente en bord de route.
Habituellement, les lots sont vendus sur pied. En vendant en bord de route, il est possible de sélectionner les bois qui intéresseront les scieries locales.
Un essai a été effectué par la Commune d’Aubange. 9 peupliers représentant 51 m³ de grumes et 12 m³ de surbille (bois d’œuvre de moindre qualité) ont fait l’objet d’une vente en bord de route. L’abattage et le débardage ont été pris en charge par la Commune d’Aubange.
L’entreprise Scidus, située à Etalle, s’est portée acquéreuse de cette marchandise. Ces peupliers seront valorisés en bardage et en bois de structure, que des citoyens de la région pourront mettre en œuvre dans leurs habitations, sans que la matière ne fasse le tour du monde. Tout bénéfice pour l’environnement.
La Commune d’Aubange a-t-elle perdu des plumes dans cette histoire ? Pas vraiment. "In fine, la plus-value de cette vente s’élève à 10% comparativement à une vente de bois sur pied, explique Florian Naisse. Avec du chêne, la plus-value aurait été encore plus importante."
Le bénéfice aurait peut-être été un peu plus élevé en vente publique, mais la Commune reste malgré tout gagnante.
"Cette piste ne va pas résoudre tous les problèmes mais l’objectif de cette mesure est de permettre aux scieries de bois feuillus wallonnes de garder la tête hors de l’eau, ajoute Florian Naisse. Cet essai sera réédité dans le futur. Il prouve que la valorisation locale de la ressource première qui est le bois est possible par différents procédés. Chaque geste, qu’il soit minime ou non, a son importance !"