Deux Aubangeois coincés au Mexique avec leur bébé
Gérald Decker et Dylan Pauly sont allés chercher leur enfant, conçu grâce à une GPA, au Mexique. Mais impossible d’obtenir le passeport de Noa.
Publié le 13-01-2023 à 06h00 - Mis à jour le 13-01-2023 à 11h16
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Cela devait être le plus beau moment de leur vie, mais il tourne au cauchemar depuis quelques jours. Dylan et Gérald, deux Aubangeois, ont entrepris des démarches pour réaliser une gestation pour autrui (GPA) au Mexique. Présents depuis le 25 novembre à Mexico, jour de la naissance de leur fils ; les deux hommes ont eu une bien mauvaise surprise à 4 heures de leur retour, le 9 janvier dernier. "Le Mexique ne nous a pas délivré le passeport de Noa et les ambassades ont interdiction de nous laisser le passeport ou de délivrer son acte de naissance. On doit passer en procédure d’urgence, ce qui prend déjà un mois, pour ensuite que l’affaire soit traitée par les tribunaux belges. On se retrouve bloqués ici, avec notre enfant, et ce qui nous fait le plus mal, c’est que notre fils n’est considéré par aucun pays", nous confie le couple, très touché par la situation.
Une procédure complexe
Gérald et Dylan sont en relation avec une avocate pour tenter de débloquer cette fâcheuse situation. Ils vont prochainement prendre contact avec l’ambassade de Belgique à Mexico pour obtenir une autorisation spéciale et rentrer le plus vite possible. "On espère que cela sera accepté pour qu’on puisse ensuite régler tous les soucis administratifs chez nous. Nous sommes anéantis au niveau physique et psychologique, on a essayé de tout faire de la meilleure façon, et là, on se retrouve sans logement depuis quelques jours. En une semaine, on a déboursé 500 euros pour dormir trois nuits, ce n’est pas tenable", soupirent-ils.
Pourquoi au Mexique ?
Le couple aimerait que les parents qui entreprennent un projet de GPA soient soutenus par la Belgique. "On reste des citoyens comme les autres et notre pays ne nous aide même pas", déplorent les deux hommes.
"Ce qui est frustrant en Belgique, c’est que la GPA est autorisée (NDLR: mais ne dispose pas de cadre légal), mais lorsque celle-ci est faite dans un autre pays, l’aide manque", ajoutent-ils. En France, par exemple, la GPA est interdite, mais il est beaucoup plus simple de récupérer les papiers d’un enfant né par GPA à l’étranger, à l’ambassade de France, d’après le couple.
Les deux hommes auraient pu faire cette GPA en Belgique, mais le cadre légal est encore trop flou. "Nous nous sommes beaucoup renseignés, on peut en faire en Ukraine et aux États-Unis. Finalement, nous nous sommes tournés vers une agence à Mexico. Nous avons essuyé quelques essais infructueux, malgré tout. En Belgique, c’est beaucoup trop compliqué. Au Mexique, on peut retirer la mère porteuse de l’acte de naissance et cet acte on l’apporte en Belgique pour enregistrer l’enfant auprès de la Commune. On doit encore batailler, car Aubange n’accepte qu’un seul papa sur l’acte, il faut donc passer par une procédure d’adoption pour le deuxième parent", terminent-ils. Dylan et Gérald croisent les doigts pour qu’ils puissent rentrer au plus vite avec Noa et accomplir enfin leur rêve: celui de former une famille.