Enquête sur les métaux lourds en Lorraine belge: les médecins trouvent le projet excellent
Une grande étude épidémiologique va analyser les teneurs d'urines des enfants dans les communes d'Aubange, St-Léger et Musson. Les médecins saluent l'initiative.
Publié le 11-01-2023 à 06h00
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L’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP) cherche des parents des communes d’Aubange, Musson et Saint-Léger qui accepteraient de participer, avec leur(s) enfant(s) de 6 à 11 ans, à une étude épidémiologique.
Cette enquête vise à mesurer les concentrations en métaux lourds dans les urines et à quantifier leurs teneurs dans les sols sur lesquels ces enfants résident.
Nous avons présenté les grands axes ce projet dans nos éditions de ce mardi 10 janvier.
Aujourd’hui, nous donnons la parole à des professionnels de la santé pour voir ce qu’ils pensent de la pertinence d’une telle étude. Nous avons pour ce faire interrogé un médecin généraliste, le Dr Sylviane Thiry, qui a son cabinet à Gomery (Virton), mais est originaire de Rachecourt, dans la zone géologique concernée par cette étude épidémiologique.
« J’encourage les parents à y participer »
D’entrée de jeu, le Dr Thiry dit que l’enquête lancée par l’Institut Scientifique de Service Public lui paraît "une excellente initiative qui fait avancer la science".
Elle " encourage les citoyens à participer à l’étude de façon à mieux prendre cette problématique en charge d’autant plus que les médecins traitants sont peu au courant de ce problème.
On est mal informé et on ne pense pas à rechercher les dosages de plomb, arsenic dans le sang…. Pourtant, les problèmes neuro (de développement, d’attention,…) sont courants ", affirme Sylviane Thiry.
Analyser aussi le plomb
Le Dr Thiry trouve particulièrement intéressant de combiner les analyses de sol avec les analyses d’urine chez nos enfants, "ceux-ci étant plus touchés que les adultes car ils sont des petits êtres en devenir et leurs organes ne sont pas encore matures", rappelle-t-elle.
Sylviane Thiry ajoute que l’on devrait peut-être aussi se pencher sur les problèmes de plomb dans les hypothèses étiologiques, plomb que l’on retrouvait dans les anciennes canalisations d’eau ou les sols après les boues d’épuration. "Le plomb peut donner des troubles neuro, mais aussi digestifs et hématologiques", affirme-t-elle.
Pour ce qui concerne l’arsenic, les atteintes chroniques peuvent donner des problèmes cutanés (ongles, cheveux, muqueuse) et neurologiques. "Remarquez que le riz contient aussi pas mal d’arsenic et on conseille parfois de le cuire en deux temps pour évacuer la présence d’arsenic", précise le médecin généraliste gaumais.
Le Dr Thiry en profite enfin pour rappeler qu’en Ardenne, le radon lui aussi présente une certaine toxicité dans le sous-sol, mais ce phénomène est connu.