Découvrez l’intérieur de la gare insalubre d’Athus, fermé au public depuis 10 ans
La Ville d’Aubange vient de racheter le bâtiment de la gare d’Athus à la SNCB. Le bourgmestre a proposé aux élus communaux de visiter les lieux. Voici les images de l’intérieur de cette gare fermée au public depuis une dizaine d’années.
Publié le 23-01-2022 à 12h53
"On s'attendait à pire." Voilà l'impression générale à l'issue de la visite de l'intérieur de la gare d'Athus par les membres du conseil communal. Insalubre, le bâtiment est fermé au public depuis une dizaine d'années.
La Ville d'Aubange vient de racheter la gare à la SNCB pour la somme de 98 000 €. Elle est l'une des rares communes du pays (peut-être la seule) à posséder les trois gares présentes sur son territoire. Samedi matin, les élus communaux ont pu visiter les lieux.
Pour beaucoup, les souvenirs affluent. "C'était là qu'il y avait le kiosque à journaux, non? "
Michel Ambroise, président des Amis du Rail, acquiesce. " Quand j'étais petit, ma maman m'y emmenait pour acheter des Lucky Luke. J'ai toute la collection. Elle vient d'ici."
L'agent d'Infrabel en connaît plus qu'un bout sur la gare. "Elle a été construite en 1862, en même temps que la ligne. C'est toujours le bâtiment d'origine." On comprend pourquoi les Athusiens y sont autant attachés. Une gare liée aussi au passé sidérurgique de la ville.
Des infiltrations d’eau
Revenons-en à la visite. Certaines pièces semblent assez épargnées par les affres du temps. Bien sûr, d’importants travaux de réfection y seront nécessaires, mais les murs semblent en relativement bon état.
Dans d’autres, il faudra évaluer les dégâts subis en profondeur, suite notamment à des infiltrations d’eau.
À l’étage, dans les anciens bureaux de la SNCB, on trouve encore quantité de dossiers abandonnés là sur une table. Des capsules de lait, un paquet de biscuit… Comme si la société des chemins de fer avait dû quitter le bâtiment en catastrophe.
L’échevine Véronique Biordi, ancienne bourgmestre, connaît bien le bâtiment, qu’elle a visité à plusieurs reprises. Elle constate que depuis 5 ou 6 ans, il s’est encore dégradé.
Une chose est sûre, il faudra refaire toute la toiture. Les élus croisent les doigts pour que la charpente ait tenu le coup. Ils espèrent que les murs extérieurs pourront être sauvés, afin de conserver le cachet historique du bâtiment.
Ils se réuniront lundi, majorité et minorité, pour discuter de l’avenir de la gare.
Vers un partenariat public-privé
Le bourgmestre François Kinard imagine bien un partenariat public-privé pour donner une deuxième vie au bâtiment. Seule gare du pays avec le statut belgo-luxembourgeois, qui permet aux voyageurs de prendre gratuitement le train vers le Grand-Duché, la gare draine plus de 1000 navetteurs par jour.
"On veut garder une salle d'attente et une toilette accessibles au public", explique le mayeur. Pour le reste du bâtiment, il imagine des commerces et/ou de l'horeca.
"Attention à ne pas concurrencer les commerces existants à proximité", prévient Éric Janson, de la minorité.
L’Agence de développement local (ADL) a déjà rencontré des commerçants intéressés par l’une ou l’autre cellule.
Des promoteurs privés ont aussi manifesté leur intérêt auprès du bourgmestre.
Le potentiel est indéniablement là. Reste à la Ville d’Aubange à s’associer à des partenaires sérieux et à chiffrer les travaux, qui seront conséquents.
Le bourgmestre ne veut pas traîner dans ce dossier. Que les Athusiens n’imaginent toutefois pas qu’ils prendront un café l’an prochain dans la gare. Ce type de projets prend plusieurs années à se concrétiser.