«Le déficit du PEC est tout relatif»
Le Pôle européen culturel ferme ses portes sur un déficit de 350000€. Un chiffre relatif, analyse le député Philippe Greisch, député provincial.
Publié le 04-10-2007 à 10h00
Philippe Greisch, vous êtes député provincial en charge de la culture. Le Pôle européen culturel (PEC) bâti pour trois mois à Athus (Aubange) ferme ses portes et on parle réussite en demi-teinte et déficit. Votre sentiment?
C'est relatif. Oui, c'est un déficit en ce sens qu'il y a une différence entre les recettes, la fréquentation donc, et la prise de risques estimée: 350000€. Cela, je l'assume et je m'expliquerai, si on me le demande, devant le conseil provincial, mais notre mission n'était pas de faire du bénéfice, d'être rentables, mais bien de promouvoir l'art, les arts plastiques, musicaux, visuels.
350000€, ce n'est pas une paille?
Oui, mais une partie de cet investissement sera réaffectée: les bâches, les bancs de bois, du matériel à mettre au service du Service de la diffusion et de l'animation culturelle, etc. Sur les conteneurs, nous espérons récupérer 20000à 30000 €. Quant aux conteneurs qui ne trouveront pas preneur, ils seront confiés à la commune d'Aubange qui pourra en faire un usage culturel, pour des expos par exemple.
Sur le plan de l'événement, qui était de taille, satisfait?
Très, même si j'avais misé sur 20000 visiteurs et que nous n'atteindrons «que» 12000. Ce qui est déjà très bien. J'ai conscience que la programmation était pointue et qu'elle n'a pas toujours attiré beaucoup de monde, mais je l'accepte. Vous savez, lors d'une Coupe du monde de football, il y a de grands matches, d'autres qui sont moins bons. Et certains bons matches ne font pas le plein de spectateurs, c'est ainsi.
Alors oui, je retire de l'expérience, que j'ai reprise en marche, après mon prédécesseur, Arnold Baillieux, un bilan artistique et humain globalement positif.
Après un départ assez «rock'n'roll» (NDLR: on se souvient des frictions entre Alain Schmitz et le député Baillieux sur la paternité du projet)?
C'est du passé, et je tiens à dire combien je suis reconnaissant à Alain Schmitz d'avoir été à mes côtés au quotidien, d'avoir réussi à trouver réponse aux problèmes qui se sont posés.
Le PEC, c'est quand même une entreprise gigantesque, une construction quasi au jour le jour, à laquelle ont participé des architectes, les entrepreneurs du terminal, les services provinciaux et communaux d'Aubange, les intervenants privés conventionnés, Idélux...
Si c'était à refaire?
Je veillerais à ce que le cahier des charges ne nous impose pas de surcoûts car il y en a eu. Je pense à la ferronnerie, les «clips» destinés à assembler les conteneurs (55000€), à la modification de la clôture du site (13000€). Partir sur des bases claires.
Je veillerais aussi à obtenir des garanties de bonne fin après des entreprises chargées de l'aménagement du site. Exemple: le village conteneurs devait être couvert par une toiture de plastique tendu sur des arceaux de fibre de verre. Une réalisation qui n'a pas été bouclée dans les délais et qui nous a contraints à avoir recours à des bâches, lesquelles ont un peu dénaturé l'esprit prévu à l'origine.
Enfin, il aurait peut-être fallu programmer quelques noms connus hors région et qui auraient peut-être servi de catalyseurs. Et puis du beau temps car le temps a été exécrable et, comme d'autres manifestations cet été, nous en avons pâti.