Vente du domaine de Viroinval : la ministre Tellier pointe une erreur à 1 million€ par l’expert de la Ville d’Arlon
Selon la ministre Tellier, l’expert indépendant a comptabilisé 13 250 m3 de gros résineux en trop dans son estimation.
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- Publié le 16-09-2023 à 06h06
- Mis à jour le 16-09-2023 à 09h22
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Interpellée par le député Écolo Jean-Philippe Florent sur la vente avortée du domaine du "Risque-Tout" à Viroinval par la Ville d’Arlon qui en est propriétaire, à la Région, la ministre Tellier "regrette que ce projet ambitieux de réserve naturelle de 350 ha ait autant de mal à se concrétiser. Je suis d’autant plus préoccupée par les tensions induites par ce dossier entre la Ville d’Arlon, le Comité d’acquisition et le DNF."
Pour rappel, le DNF avait estimé la valeur du bien à 4,6 millions€ alors que la Ville ne souhaitait pas vendre à moins de 8,6 millions d’euros selon l’estimation d’un expert indépendant pour le compte de la Ville.
Depuis lors, le DNF, le Comité d’acquisition et la Ville d’Arlon ont renégocié la valeur du domaine. La Région avait finalement accepté d’acheter le domaine à 6,340 millions €, soit 1,750 million de plus que la première offre. Mais toujours 2 millions en dessous de l’estimation de l’expert forestier mandaté par la ville d’Arlon.
Surévaluation et risque
La ministre explique les raisons pour lesquelles l’offre de la Ville ne peut pas trouver preneur. "Pour la valeur du fonds (le terrain nu), l’expert privé s’est basé sur une seule vente récente qui a fait l’objet d’une concurrence acharnée entre deux acteurs et qui ne reflète pas le prix réel mais le prix obtenu.
Sur la valeur des arbres, l’estimation se fait en deux phases: une estimation du type et du volume de bois, et l’attribution de la valeur marchande de chaque catégorie de bois. Or, le DNF a relevé une erreur de quelque 13 250 m3 dans l’estimation des gros bois résineux par l’expert privé. Ce qui conduit à une surestimation objective et indiscutable de la valeur des bois équivalente à 1 060 500 €."
Cette surévaluation de la valeur du fonds et l’expert privé qui ne prend pas non plus en compte le risque sanitaire et retient des prix unitaires très optimistes et supérieurs à ceux du DNF font que la proposition arlonaise n’a pas été retenue, indique encore la ministre de l’Environnement.
Une offre sérieuse
"Nous n’allons pas contraindre la ville d’Arlon à vendre sa propriété, conclut Céline Tellier. Notre offre était sérieuse et pouvait faire l’objet d’un accord. La Région a fait un pas important vers la ville d’Arlon en acceptant d’assurer elle-même un double risque: le maintien sur le long terme de la valeur du bois d’épicéa et les risques sanitaires, le domaine étant touché par le scolyte."
S’il entend bien ces arguments, le bourgmestre d’Arlon estime que cela ne change rien. Le dossier est clos et qu’il n’est plus question de vendre en l’état le domaine à la Région.