30% d’étudiants supplémentaires à l’école industrielle et commerciale d’Arlon
L’école industrielle et commerciale connaît une recrudescence après les années Covid. Avec un rush sur le pôle social.
Publié le 03-05-2023 à 06h30
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Près de 200 étudiants diplômés de l’école industrielle et commerciale d’Arlon (EICA) ont été proclamés vendredi soir au Palais à Arlon. Des étudiants dont la particularité est d’avoir été étudiants pendant les années Covid en 2019, 2020 et 2021.
Un enseignement de promotion sociale destiné aux adultes en journée et en soirée, qui attire de plus en plus d’étudiants dans l’ancienne caserne Léopold au centre d’Arlon. C’est là que 1 250 étudiants suivent les cours qu’ils ont choisis dans les domaines des formations techniques (bureau, informatique, comptabilité, complément CESS, codeur), le pôle social (Éducateur A2, bachelier en éducation spécialisée, auxiliaire de l’enfance) ou des langues (allemand, anglais, espagnol, français, italien, luxembourgeois, néerlandais).
Avec des publics différents. Ce sont des personnes exclues ou qui ont quitté le système scolaire, qui sont au Forem ou qui souhaitent prendre une pause pour se reformer et changer de cap professionnel ou être diplômé dans leur secteur de travail.
Les dégâts du Covid
Pourtant, le Covid a eu des conséquences sur la fréquentation de l’enseignement de promotion sociale, il y a quatre ans. "Les cours à distance ont découragé pas mal d’élèves. On connaissait déjà une diminution avant le Covid. Dispenser les cours en distanciel pendant la pandémie n’a pas été évident. Chez nous l’enseignement n’est pas obligatoire. Le décrochage est plus important. Les cours de langues, les formations des techniciens comptables, bureautique, informatique et le complément CESS étaient les secteurs en déperdition alors qu’il y a de la demande au niveau des employeurs ", précise Christine Vanderlooven, directrice de l’EICA.
Une expertise reconnue par le Grand-Duché
L’évolution de la demande pour les formations d’éducateurs est certainement la plus spectaculaire cette année scolaire. "Nous avons ouvert les inscriptions début avril. En moins d’un quart d’heure, nous avons reçu 450 demandes pour 100 places disponibles, souligne Christine Vanderlooven. Avec des étudiants en provenance majoritairement du Grand-Duché. "Les étudiants en section éducateurs représentent 500 personnes sur nos 1250 étudiants. Ce sont pour 80% des gens qui travaillent et se forment un jour par semaine car ils ont besoin de la diplomation. Le Grand-Duché octroie aux travailleurs un congé d’éducation rémunéré. Nous sommes très reconnus pour notre niveau d’expertise et pour la qualité de notre enseignement." L’EICA travaille avec des enseignants et des experts. Ils sont, avec les services administratifs, une soixantaine à faire fonctionner l’école.
Des cours de français aux Ukrainiens
L’EICA dispense aussi des cours de langues. Elle a été la première à avoir ouvert des cours de français aux réfugiés ukrainiens il y a un an, à raison de 12 heures par semaine. "Nous avons répondu à une demande du CPAS d’Arlon, et indirectement de la Ville d’Arlon dont nous dépendons. L’objectif était de les aider à s’intégrer plus rapidement. Les cours dispensés sont théoriques mais se traduisent aussi par des mises en situation de la vie quotidienne: dans les commerces, à l’hôpital. Nous avons encore des nouvelles demandes actuellement", note la directrice de l’EICA.
Au total, ce sont 180 personnes qui sont inscrites dans les cursus langues étrangères. "Les cours dispensés en soirée sont surtout des cours pour l’épanouissement personnel. Ce sont des gens qui partent en vacances en Italie, ont une maison en Espagne. Ces cours sont accessibles dès l’âge de 15 ans pour les jeunes qui doivent être scolarisés, précise encore la directrice. À côté de cette population, nous avons énormément de demandes pour les cours de Luxembourgeois et ça touche là essentiellement une demande professionnelle des employeurs", poursuit Christine Vanderlooven.
Cette année scolaire, deux nouvelles formations ont été lancées: codeur, un métier en pénurie, et auxiliaire de l’enfant.
Autant de formations à la carte que l’on peut cumuler, qui sont accessibles en journée, le matin, l’après-midi, en soirée. Sur une ou plusieurs années. Avec, en fin de parcours, une certification. Des cours aménagés pour permettre au plus grand nombre de jongler entre vie professionnelle, vie privée et scolarité. Parce qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre, se former ou changer de cap professionnel.