Un premier "Job Day" à la prison d’Arlon: 27 postes sont ouverts (vidéo)
Un job day était organisé samedi à la prison d’Arlon. Une première francophone. On y recrute 27 assistants de surveillance pénitentiaire.
Publié le 26-03-2023 à 21h18 - Mis à jour le 27-03-2023 à 10h05
Quasi une journée "Portes ouvertes", ce job day à la prison d’Arlon. Une première en Communauté Française que cette opération de recrutement.
Le SPF Justice cherche à renforcer ses effectifs à la prison d’Arlon: 27 postes d’assistant(e)s pénitentiaires sont ouverts. Pour ces offres d’emploi, le SPF Justice s’est associé au Forem.
Yvan Fonteyne, expert en communication du Forem, mentionne que plus de 140 candidats se sont inscrits. Parmi ceux-ci, 70 ont été retenus et ont visité l’établissement ce samedi. Ils ont dû montrer patte blanche pour prendre la température.
On peut vous assurer qu’on ne rentre pas dans un tel établissement comme dans un moulin.
Une fois le portique de sécurité franchi, la directrice Eva Dominguez a accueilli les candidats.
Pour la responsable, la proximité du Luxembourg fait que les travailleurs franchissent la frontière. Le métier serait presque en pénurie à Arlon !
Clip vidéo
S’en est suivie une com' bien rodée par des agents: PowerPoint, petit film sur le métier, témoignages. Travailler pour le ministère de la justice, "C’est Just !", entendra-t-on.
Des surveillants ont expliqué les plus mais aussi les revers du métier. Comme la résistance au stress, un travail par pauses, un boulot un week-end sur deux ! Quid du salaire ? Un gros 2 000 € net, plus environ 250 de primes. Le montant a séduit plusieurs candidats.
Patrick Viatour souligne le caractère humain de son boulot: "Une journée n’est pas l’autre". Dangereux ? Oui parfois, il y a des moments d’insécurité, on le sait, on est préparé, mais je me sens plus en sécurité qu’une caissière d’un grand magasin !"
Le monde carcéral, pas le monde des Bisounours: "Oui, c’est un milieu assez dur, on gère des personnes privées de liberté et cela engendre des frustrations, mais la plupart des conflits se gèrent par le dialogue et en faisant preuve d’humanité, d’autorité".
Une immersion en cellule
Le job n’a pas toujours bonne presse. "C’est un métier qui a une image négative via les films et séries, c’est un métier de l’ombre, un jour comme aujourd’hui permet de rencontrer les gens de terrain et conforter les candidats à leur souhait de rentrer".
Après les speechs, immersion dans les couloirs. Ce qui aura frappé les postulants, c’est le nombre de barrières à franchir, les bruits. Si la journée était organisée pour qu’on ne croise aucun détenu, certains prenaient leur douche et l’ont fait bien entendre. Une incursion pour les visiteurs qui aura permis, à défaut d’échanger avec les occupants, de donner un aperçu des lieux.
Temps fort de la visite, les demandeurs d’emploi ont visité une cellule de 10 m2. La direction a eu le bon ton de montrer un cachot qui n’avait rien d’un grand luxe. Un endroit riquiqui avec juste deux lits superposés et un WC dans le coin et cela pour deux détenus. Exigu, propre mais plus que spartiate. La prison et ses barreaux…
Il ne restait plus aux candidats qu’à remplir des documents pour s’inscrire aux entretiens qui auront lieu la semaine prochaine: un test écrit et un entretien oral.