Arlon: une seconde expertise pour la vente du domaine de Viroinval
Le point n’était pas inscrit à l’ordre du jour mais est venu se greffer aux débats du conseil communal qui s’est tenu jeudi soir à Arlon. Le domaine forestier du Risque-Tout à Viroinval a de nouveau fait parler de lui . Pour rappel, le collège a décidé de vendre le domaine boisé de 335 hectares à la Région wallonne. Un point voté en décembre 2022 par la majorité, pour un montant de 4,6 millions estimé par le comité d’acquisition et par le DNF.
Publié le 18-03-2023 à 06h30
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Un montant remis en cause lors du dernier conseil communal par Jean-Marie Triffaux (Pour vouS) qui évoquait une valeur de 10 à 15 millions selon des informations circulant dans le milieu des forestiers. La minorité avait demandé une seconde expertise, en vain.
Le collège revoit sa position
Mais, jeudi soir au conseil, Alain Deworme, le président du CPAS (MRMC) a annoncé qu’une seconde expertise indépendante serait finalement réalisée sur décision du Collège.
Une décision qui ravit Jean-Marie Triffaux même si ce dernier regrette d’avoir dû être insistant et virulent pour faire bouger les choses. "Avez-vous les précisions écrites demandées la dernière fois disant que le domaine vaut 10 à 12 millions ?", lui demande le bourgmestre (Arlon 2030). "Je n’ai pas parlé de preuves", rétorque l’intéressé. "Je crois que ce sont des effets d’annonce. Rien de concret", poursuit Vincent Magnus.
Romain Gaudron (Écolo + ) voudrait savoir où en est la vente et si elle pourra toujours être modifiée en fonction de la contre-expertise. Et le bourgmestre de répondre qu’une offre a été reçue de la Région. Si elle est approuvée par le conseil communal, la vente sera faite. "Nous sommes protégés par la rescision pour cause de lésion. Mais il faut que le vendeur soit lésé pour plus de 7/12e du prix de la vente. Je ne crois pas que nous en soyons là." Romain Gaudron: "Je regrette que le point n’ait pas été reporté comme demandé en décembre. Et je vous demande de transmettre le résultat de cette expertise au conseil". Le bourgmestre: "On ira même plus loin que cela. On pourra faire venir les experts et on les écoutera avec intérêt. J’ai aussi envie de comprendre. Mais j’ai confiance dans les fonctionnaires. Le seul argument que je peux entendre est que le fonctionnaire travaille pour l’autorité qui va acheter le bois ! Quand on entend les chiffres donnés, qui sont le triple du prix qu’on nous offre, on est ébranlés car on veut vendre ce que l’on a au prix le plus intéressant pour nous. Peut-être que je vais déchanter dans quelques mois. Nous allons investiguer. Même si je ne crois pas à cette différence de prix".
La réaction du fonctionnaire délégué
Pointé du doigt par Jean-Marie Triffaux, le chef de cantonnement de Viroinval a envoyé un courrier au bourgmestre et au président du CPAS. Un courrier lu en séance par Alain Deworme.
Et qui dit, en substance, que "l’estimation tient compte de tous les paramètres et notamment celui du changement climatique. Les sécheresses à répétition constatées en Europe affaiblissent les résineux et l’épicéa subit des attaques répétées des scolytes. Une estimation n’est pas une valeur instantanée de vente potentielle de tous les arbres d’une forêt. "
La commune de Viroinval, intéressée dans un premier temps, c’était finalement désistée estimant l’acquisition trop risquée alors que personne n’ose miser sur les résineux. L’arrivée de la Région wallonne, qui a pu dégager un budget pour acheter le site, est "inespérée pour le vendeur", rappelle encore M. Delacre. L’objectif du SPW est de constituer une réserve naturelle domaniale dans laquelle on ne couperait plus d’arbres.
Des espèces en danger de disparition pourraient y trouver refuge. Dont de nombreux oiseaux. Une réserve qui jouxte le nouveau parc national de l’Entre Sambre et Meuse et qui pourrait le rejoindre.