Le flipper a boosté le salon des brasseurs à Arlon: "le flipper ? Un secteur en plein boom"
Les flippers ont boosté les entrées du salon des brasseurs. Entre deux dégustations, les zythologues ont flippé sur trente machines qui ont à nouveau le vent en poupe.
Publié le 05-03-2023 à 20h53 - Mis à jour le 05-03-2023 à 21h32
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Samedi en début d’après-midi, la foule s’est déplacée très tôt pour visiter le salon des brasseurs, à Arlon.
Pourtant l’après-midi n’a pas débuté sous les meilleurs auspices pour les organisateurs. Une panne d’électricité a plongé le hall polyvalent arlonais dans la pénombre. Heureusement la panne n’était pas tout à fait générale et n’a pas affecté les espaces réservés à la buvette et aux stars du jour, les flippers. Et surtout n’a pas refroidi les passionnés qui sont restés comme si de rien n’était.
Jusqu’à 20 000 €
Gérald Deplus est un collectionneur dans l’âme. "Depuis que je suis tout petit, je collectionne, cela fait partie de mon ADN. Aujourd’hui, je limite mes passions aux minéraux et… aux flippers." Dans les années 90, un flipper coûtait aux alentours de 2 000€. Ils étaient placés dans les cafés où ils étaient vite amortis.
Aujourd’hui, un flipper de qualité de la dernière génération, bardé de haute technologie, coûte dans les 10 000 €, certains peuvent même aller jusqu’à 20 000 €.
"Les fabricants ne comptent plus sur les cafés, explique l’Arlonais. Un tel investissement ne pourrait pas être rentabilisé avant sa fin de vie. Malgré le fameux"Tilt"qui limite la possibilité de secouer la machine, le flipper serait trop vite hors d’état de fonctionner. Les fabricants visent maintenant une clientèle privée qui achète le flipper pour son usage personnel et qui l’installe dans son salon. Cette tendance a été largement amplifiée lors du confinement dû à la crise sanitaire."
Le marché de l’occasion explose dans les mêmes proportions. Les machines anciennes, restaurées et entretenues se vendent comme des petits pains. "J’ai acheté un vieux flipper pour 350 € il y a vingt ans quand cela n’intéressait plus personne. Je l’ai revendu 2 500 €, confirme M. Deplus. Aujourd’hui, le flipper est un secteur en plein boom."
En tout état de cause, l’idée de mettre ces flippers à disposition de ceux qui venaient habituellement déguster quelques bières artisanales dans un salon des brasseurs, a été un coup de maître pour Dimitri Criquelière et son équipe du Rotary.
Le flipper est né à Chicago
Le nom "flipper" vient du verbe anglais "to flip" qui signifie "frapper en donnant un petit coup". Si l’on trouve des traces d’ancêtres du flipper parmi des jeux en bois du XVIIIe siècle comme le jeu de Bagatelle ou le billard japonais, c’est à Chicago que le flipper a pris réellement son envol. Des mécaniciens au chômage suite à la crise économique de 1929 ont mis au point cette machine qui était conçue comme un jeu d’argent. Dix ans plus tard, le flipper fut interdit dans plusieurs grandes villes dont New York ou Atlanta. Le jeu réapparut en remplaçant les gains par des parties gratuites. Il connut son apogée dans les années 70, avant de connaître un déclin suite à l’apparition des jeux vidéo. Aujourd’hui, il renaît de ses cendres.
Plus de 1600 visiteurs
"Nous étions un peu déçus de la dernière édition, reconnaît Dimitri Criquelière, le responsable de l’organisation du salon des brasseurs. Nous espérions mille entrées et nous n’en avons comptabilisé que 700. Nous avons cherché à redynamiser le salon en lui adjoignant une nouvelle attraction. Nous avons pensé que cette association entre bières et flippers était à la fois naturelle et insolite. Nous avons voulu marquer le coup avec le premier prix de notre tombola qui permettra à l’heureux gagnant de repartir avec un superbe flipper."
Pari réussi, jamais le salon n’avait connu une telle affluence dès l’ouverture de ses portes. Pour la seule journée de samedi, 825 entrées ont été comptabilisées, soit 125 de plus que l’année dernière pour les deux jours. Sur l'ensemble du week-end, ce sont finalement plus de 1600 visiteurs qui se sont rendus au hall polyvalent.
Le salon des artisans brasseurs est une initiative du service-club du Rotary Attert, Sûre et Semois et d’un de ses membres, Jean-Pierre Kuhnémant, aujourd’hui décédé. Dimitri Criquelière a repris le relais d’un événement dont les bénéfices sont reversés au profit d’œuvres sociales, dont la Maison de Volaiville, un hébergement pour personnes handicapées, dans la commune de Fauvillers,
Quatorze brasseurs de la province ont répondu à l’invitation et ont permis de déguster leur production entre deux parties de flipper. Une brasserie grand-ducale, la Wolff Brewing Project de Luxembourg-ville, a été invitée. Deux brasseries hennuyères, la Luperia et sa bière au gin et la brasserie Scassenes et sa 1830, ont récolté un franc succès.