Weyler-Hondelange : Borsus "sur les terres" de la discorde
Le ministre Borsus est venu voir les terres arables à Weyler et Idelux était face aux agriculteurs. La décision fera de toute façon des mécontents
Publié le 28-02-2023 à 06h00 - Mis à jour le 28-02-2023 à 10h59
"Monsieur le Ministre, s’il vous plaît, ne nous enlevez pas nos terres," lance, mains jointes, cette Hondelangeoise au ministre de l’Economie et l’Aménagement du territoire Willy Borsus. Le Marchois l’avait promis, il viendrait voir de visu ces fameuses terres agricoles. Les panneaux datent de 2013 sur la route de Messancy, ils disent l’opposition au parc d’activités porté par Idelux, le long de la RN 81. Dernier avis en date, celui du Pôle Environnement tombé en janvier: il est défavorable au projet.
Ce lundi 16 h 30, en baskets et durant plus d’une grosse heure, dans un froid piquant, le ministre aura écouté chaque partie, en face-à-face.
Une rencontre informelle commencée sur le parking de l’hôtel Van der Valk. Puis un long convoi de voitures s’est porté vers les champs en bord d’E411.
L’échevine de Messancy, Christiane Kirsch a redit le "non" de sa commune. Elle a rappelé l’importance de ces terres arables, les incertitudes sur la mobilité, les écoulements: "C’est très bien que le ministre se soit rendu sur place. Tous les intervenants ont pu s’exprimer, à lui de réfléchir et trouver peut-être un juste compromis. Pour notre commune, c’est l’avenir des agriculteurs qui est en jeu, ces terres de culture sont dispensables".
Son collègue arlonais, Olivier Waltzing a redit le soutien de son collège à la commune de Messancy, Arlon s’est limitée à 6, 7 hectares pour garder un potentiel de croissance aux industries qui demandent à venir s’installer sur le chef-lieu.
Elie Deblire a rappelé que l’intercommunale avait fait un pas: elle est passée de 45 hectares à 28, trouvant une alternative sur l’ancienne ZAD.
Risque d’inondations ?
Du côté des agriculteurs, on a bien sûr insisté sur la qualité des terres agricoles. Comme il l’avait dit devant le parlement wallon, Adrien Blauen a minimisé les demandes d’entreprises, réaffirmé l’importance de cet outil pour les jeunes exploitants. Un collègue craignant aussi les inondations. "Venir bétonner 28 hectares en amont du village qui est déjà inondé régulièrement !".
Pour Georges Cottin d’Idelux, le parc est justement "la" solution à ces débordements d’eau grâce un bassin d’orage.
Posant des questions, le ministre n’aura pas dû jouer les casques bleus, le débat est resté franc et cordial.
Sur le départ, le député régional Écolo Jean-Philippe Florent a encore glissé au ministre: "Ce sont des jeunes agriculteurs repreneurs, c’est important !"
Remontant dans son véhicule, le jeune Corentin Jacques croise donc les doigts: "La balle est dans le camp du ministre, on espère qu’il n’oubliera pas l’agriculture !"