Un match de tennis, avec des balles bourrées de drogue, à la prison d'Arlon
Les 2 dealers qui lançaient des balles de tennis bourrées de drogue par-dessus les murs d’enceinte sont condamnés. Prison, amende, mais sursis
Publié le 08-02-2023 à 16h18 - Mis à jour le 08-02-2023 à 16h24
:focal(544.5x370.5:554.5x360.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/R3JI7A3KXRCRZLLDP2NHYQMGTU.jpg)
Le Russe Imam Shavkhalov, 23 ans, originaire de la province du Daghestan, résident de Florenville et son ami Yannis Karrou d’Arlon, 24 ans, ont été condamnés par le Tribunal correctionnel d’Arlon. Loin d’être des enfants de chœur, leur pedigree judiciaire en atteste, ils ont inventé un nouveau sport. Raquette en main, ils ont envoyé des balles de tennis au-dessus des murs d’enceinte de la prison d’Arlon, balles qui atterrissaient dans le préau et étaient récupérées par des détenus. Préalablement découpées en deux, les petites balles jaunes avaient été fourrées au cannabis.
Dans un premier temps, les deux hommes ont nié, mais confrontés aux caméras de surveillance, ils ont dû se rendre à l’évidence. Ils ont alors prétendu, que sortant de prison, ils n’avaient pas trouvé d’autres moyens pour apurer les dettes qu’ils y avaient contractées auprès d’autres détenus. Lors de l’instruction d’audience, la procureure du roi Murielle Seret s’était indignée de la facilité avec laquelle les deux sbires avaient pu opérer. "La directrice de la prison a avoué être au courant de ce trafic tennistique, constatait la représentante du ministère public. On peut s’étonner dès lors que des filets n’ont pas été placés au-dessus du préau."
S’ils retouchent à la drogue, c’est retour à la case prison
Le juge André Jordant, dans ses attendus, s’est montré très sévère vis-à-vis des deux prévenus, d’autant plus qu’ils ont refusé de collaborer avec les enquêteurs et que les conditions de leurs libérations anticipées n’ont pas été respectées. "Les faits sont graves, précise le jugement. Les Conseils des prévenus sollicitent une peine de travail ou une suspension du prononcé. Elles leur seront refusées. Ils n’ont pas collaboré et il apparaît même qu’ils ont mis des contre-mesures pour empêcher la police d’exploiter leur téléphonie. Afin de favoriser leur amendement, nous leur accorderons cependant un sursis probatoire, sur une période longue, pour ce qui dépasse la détention préventive et pour la totalité de la peine d’amende."
Imam Shavkhalov a été condamné à un an de prison et 8 000 € d’amende avec un sursis de 5 ans pour l’emprisonnement et de 3 ans pour la peine d’amende. Yannis Karrou écope de trente mois et de 8 000 € avec les mêmes délais pour le sursis.
Parmi, les conditions probatoires pour obtenir le sursis, "Ils doivent cesser toute consommation de produits stupéfiants quelconques, se soumettre à tous tests demandés en vue de l’établir et en rapporter la preuve à l’assistant de justice".