Vivalia n'a jamais engagé autant de personnel infirmier: 165 en 2022 !
C'est bien là le paradoxe: on n'a jamais autant parlé de pénurie de personnel dans nos hôpitaux alors que Vivalia a enregistré un taux record de nouveau engagés infirmiers en 2022.
Publié le 26-01-2023 à 07h00
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C’est bien le paraodoxe. On n’a jamais autant parlé de pénurie de personnel dans nos hôpitaux en Luxembourg et Vivalia vient de clôturer l’année 2022 avec un taux d’engagement record dans le département infirmier !
Un quota de 165 personnes ont été engagées, au total des infirmières spécialisées mais aussi de tout le personnel soignant infirmier (infirmières logistiques, aides-soignantes, etc.)
Bénédicte Leroy, la directrice des soins infirmiers au sein des hôpitaux Vivalia dans la province, dit vouloir privilégier le verre à moitié plein que moitié vide: "Bien sûr nous avons perdu plusieurs infirmières, mais regardez partout dans les hôpitaux à Bruxelles, à Namur, à Charleroi, c’est le même phénomène ! Il faut vraiment prendre conscience que le monde a changé depuis le Covid, il y a eu le monde d’avant Covid et le monde d’après Covid. Pour moi, ce fut l’équivalent d’une guerre. Je constate maintenant, en 2023, qu’il y a une très grande mobilité parmi le personnel et que tout le monde cherche le secteur où il trouvera le meilleur équilibre", dit Bénédicte Leroy.
La prime de 7 000 € a attiré
La Province de Luxembourg vient de prolonger sa prime d’attractivité de 7 000 € pour le nouveau personnel infirmier qui s’engage à rester au moins trois années consécutives dans Vivalia. Cet incitant a-t-il été déterminant pour faire venir en nombre des jeunes infirmières diplômées ? "Oui, c’est un facteur d’attractivité incontestable et un beau geste de la Province car 7 000 €, ce n’est pas rien. Mais cette prime n’est accessible que pour les infirmières spécialisées ", précise Bénédicte Leroy.
Assistants en logistique
Une belle avancée qui vient d’être enregistrée aussi pour ce début 2023 est la création de supports logistiques dans les départements infirmiers des hôpitaux de la province. Tout cela grâce à des crédits libérés par le Fonds Blouses Blanches (argent du fédéral).
"C’est un fameux progrès et qui va faciliter notre travail infirmier, commente Bénédicte Leroy. Aux cliniques CSL d’Arlon, là où la pénurie de personnel s’est fait le plus ressentir, on va recruter une équipe mobile logistique de 6 ETP. Ils seront directement l’interface entre l’unité de soins et l’acheminement de matériel et de médicaments depuis la pharmacie, l’économat. Mais ces assistants en logistique vont aussi soulager le travail de nos infirmières pour tout le rangement de matériel, la réception des lits, le tri et l’envoi de documents pour les archives. Les tâches sont nombreuses ", se réjouit Bénédicte Leroy.
Les assistants, formés par le Forem ou des écoles de formation sociale, seront 6 ETP à Arlon, 5 à Libramont et 3 à Marche.
Modéliser de nouveaux process
Autre facteur d’amélioration des services: l’appel à une jeune équipe formée d’une psychologue et deux ingénieurs de gestion: "Ils ont fait une remarquable analyse sur toute la chaîne de soins et vont maintenant modéliser et standardiser des process de fonctionnement pour améliorer notre travail infirmier ", ajoute Bénédicte Leroy.
L’aspect psychologique et la pénibilité du métier n’ont pas été oubliés. Deux autres psychologues à 1/2 temps viennent d’être engagés par Vivalia. Ces psychologues peuvent être consultées par le personnel en permanence, elles ont une fonction directe d’accompagnement et de prévention.
2023 au sein des hôpitaux de la province, ce sera aussi le lancement de modules de formation internes et en ligne e-learning. "Des formations clef sur porte. Note personnel infirmier pourra suivre ces formations à son rythme, derrière son PC ou sa tablette. "
Alors bien sûr, reste l’inconnue: le devenir des infirmières de nationalité française, qui sont nombreuses à l’hôpital d’Arlon et ne savent pas si elles pourront conserver leur statut fiscal privilégié au-delà du 1-1-2024.
Cette question, ce sont nos parlementaires et le directeur général de Vivalia, Pascal Mertens, qui vont se battre avec le gouvernement fédéral pour obtenir un moratoire jusqu’en 2034, comme dans le secteur privé.