Un ancien instructeur de tir acquitté à Stockem
Il était poursuivi pour avoir volé une lunette de visée d'un fusil d'assaut, en 2017, au Camp Général Bastin de Stockem. Mais le tribunal correctionnel d'Arlon vient de l'acquitter.
Publié le 17-01-2023 à 10h43
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Il n’est jamais agréable pour un militaire de carrière de se retrouver sur les bancs d’un tribunal correctionnel pour répondre d’une prévention de vol.
C’est ce qui est arrivé à un militaire d’une quarantaine d’années habitant près de Namur. En 2017, il était instructeur de tir au camp Bastin à Stockem (Arlon) et donnait entière satisfaction.
Mais le 16 février 2017, à 8 h, l’instructeur militaire et l’armurier au camp de Stockem constatent qu’une lunette de visée équipant un fusil d’assaut dans l’armurerie n’est plus présente sous sa housse de protection. Ce fusil avait été rangé quelques jours plus tôt au râtelier de l’armurerie
Les soupçons se dirigent vers l’instructeur de tir car selon l’armurier qui a consulté le registre des entrées et sorties du matériel, c’est l’instructeur de tir qui est le dernier à avoir remis l’arme en place et a signé le registre.
Voilà comment, six ans plus tard, l’ancien instructeur, qui travaille depuis lors dans une autre unité du pays, se retrouve devant le tribunal correctionnel d’Arlon pour le vol de la lunette et "avoir détourné cette lunette appartenant à l’État, confiée à sa garde".
Malgré les dénégations fermes du prévenu, Sarah Pollet, magistrate au nom du parquet, estime la culpabilité de celui-ci avérée. "Il n’y a pas eu de trace d’effraction. C’est nécessairement quelqu’un de l’intérieur, connaissant bien les lieux, qui a volé la lunette. Deux témoins différents attestent que c’est bien l’instructeur qui a remis l’arme avec la lunette en dernier", conclut Sarah Pollet qui requiert une peine de 6 mois de prison. Me Andy Defrene, partie civile pour l’État belge, réclame le remboursement de 2 500 €, sachant que la lunette valait 4 000 € à l’état neuf.
Le registre a disparu
Avec beaucoup de conviction, Me Hélène Michel, conseil du prévenu, estime qu’il y a un épais brouillard dans cette enquête car le fameux registre des entrées et sorties de l’armurerie à Stockem en 2017 est introuvable ! Et elle ajoute: "D’accord, mon client serait la dernière personne à avoir rangé l’arme, mais il est incroyable qu’il n’ait pas été interrogé par sa hiérarchie ou un service d’enquête dès que la disparition a été constatée. Or le prévenu n’a pu être auditionné qu’en janvier 2021, quatre ans après les faits !"
Le juge Nazé, dans son jugement, a eu les mêmes doutes que l’avocate de la défense et ce lundi, il a acquitté le prévenu pour les faits de vol.
"Il subsiste un doute quant à la personne qui a rentré l’arme litigieuse à l’armurerie et quant à l’absence, à ce moment-là, de la lunette de visée sous la housse de protection", dit le jugement.
En 2019, le prévenu a été vu à Elsenborn avec la fameuse lunette de visée, mais le juge admet plausible que cette lunette ait pu être acquise lors d’une bourse militaire (Militaria) à Ciney, comme le prétend le prévenu.