Prime de 7 000 € aux nouvelles infirmières en province de Luxembourg: la CSC très critique
Le syndicat déplore un manque de consultation. Le député provincial rappelle que la prime provinciale s’ajoute à d’autres mesures.
Publié le 25-01-2022 à 07h07
:format(jpg):focal(507x318:517x308)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/UM3AGJIYWND2PH3UL5TMPTY5JQ.jpg)
La semaine dernière, le conseil provincial adoptait le principe d'une prime à l'attractivité d'un montant de 7 000€ à destination du personnel infirmier nouvellement engagé au sein d'un hôpital Vivalia. En visant par un incitant les nouveaux engagés entre le 1er janvier 2022 et le 30 septembre 2023, la Province de Luxembourg souhaite répondre à la pénurie d'infirmières et d'infirmiers. L'une des conditions pour pouvoir prétendre à la prime est de rester en place durant 3 ans. Mais la CSC n'a pas accueilli la nouvelle avec enthousiasme. "Nous avons découvert la mise en œuvre de cette prime par la presse et regrettons que les partenaires sociaux n'aient pas été consultés", confie Sylvain Fievez, délégué permanent Vivalia.
Le syndicat chrétien a envoyé, lundi, un communiqué pour faire part de ses griefs.
"Une prime de 7 000€ à l'engagement pour tout nouvel infirmier avec, au minimum, une durée de 3 ans de contrat à partir du 1er janvier 2022. Un contrat de 3 ans… le temps nécessaire à une nouvelle infirmière pour se former avant de partir vers le Grand-Duché", estime la CSC. Plus largement le syndicat craint un exode du personnel infirmier des maisons de repos ou des soins à domicile vers Vivalia. La CSC rappelle aussi la pénurie ne touchant pas que les soignants, car elle est constatée aussi pour les technologues en imagerie médicale, les technologues de laboratoire, les aides-soignantes, les assistants logistiques, des ouvriers qualifiés. Le syndicat s'interrogeant sur ce qui est mis en œuvre pour ces métiers.
«Mauvais signal pour le personnel en place»
"Cette prime est aussi un mauvais signal pour le personnel en place, avance Sylvain Fievez. Nous sommes conscients de la nécessité de favoriser l'attractivité, mais le mieux aurait été d'en discuter. Comment cette prime sera-t-elle accueillie par le personnel travaillant sans relâche depuis le début de la crise du Covid, ou bien par une infirmière engagée en décembre et qui n'a droit à rien. Au contraire, un membre du personnel qui a quitté Vivalia pour rejoindre le Grand-Duché pourrait revenir après quelques années et avoir droit à la prime."
Le député provincial en charge de la santé Stephan De Mul dit ne pas comprendre les critiques. "Cette prime s'inscrit dans la décision provinciale de dégager un million d'euros pour soutenir le personnel infirmier, réagit-il. Il serait aussi faux de dire que rien n'est mis en place pour le personnel en place. Vivalia a dégagé 1,7 million d'euros pour soutenir son personnel. La mesure provinciale vient s'intercaler au milieu d'autres mesures dépendant du fédéral notamment."
Le député provincial ne croit pas non plus à des départs de certains établissements pour rejoindre un hôpital Vivalia. "Ce n'est pas du tout le même métier", répond Stephan De Mul. Actuellement, il manque une centaine d'équivalents temps plein au sein du personnel infirmier Vivalia. Le total des primes versées par la province dans les 3 ans pourrait monter à 600 000€.