Une folle course-poursuite à plus de 220 km/h sur l'E411 avec ses enfants à l'arrière
Sur la route des vacances, ses enfants assis sur le siège arrière, il ne supporte pas d’être dépassé et s’engage dans un véritable rodéo.
Publié le 20-01-2022 à 06h00
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Lors de l’été 2020, une puissante voiture occupée par une famille bruxelloise, roule paisiblement sur l’E411 en direction du Grand-Duché de Luxembourg. Les vacances débutent, les enfants sont sagement assis à l’arrière de la voiture. Au volant, le papa regarde négligemment dans son rétroviseur et voit une voiture se rapprocher avant d’amorcer un dépassement. Une fois les deux voitures côté à côté sur les deux bandes, les jeunes occupants de la voiture la plus rapide envoient des signes malpolis pour narguer le conducteur de la voiture dépassée.
En une fraction de seconde, le joyeux départ en vacances s’est transformé en un rodéo qui aurait pu être dramatique. Fou furieux, le papa appuie sur le champignon pour rattraper les voyous qui l’ont ridiculisé, puis les redépasser et chercher à les semer. Une course-poursuite s’engage dangereusement par deux véhicules conduits par des gamins dangereux.
Quelques kilomètres plus loin, la voiture des vacanciers est flashée à plus de 220 km/h!
Des explications farfelues
Le papa fou a pris des risques insensés pour sa famille et les autres usagers de l'autoroute. Le tribunal de police l'a condamné à deux mois de déchéance du permis de conduire et à une très lourde amende. Me Corentin Verdure a fait opposition du jugement rendu en première instance et a défendu son client en expliquant "qu'il n'avait pas pris conscience de la dangerosité de son excès de vitesse et qu'il regrettait amèrement la colère qui avait amené son excès de vitesse". Le prévenu est conducteur de travaux et son travail lui impose de se déplacer sur les chantiers avec son véhicule. "Je vous demande de lui accorder un sursis pour la peine, plaide Me Verdure. Surtout pour la déchéance, car cela constituerait pour lui un problème professionnel fondamental."
Du côté du ministère public, le substitut du procureur du roi Yannick Rosart n'abonde pas dans le même sens: "La version du prévenu et ses explications sont farfelues. Nonobstant la présence de ses enfants, il ne faut pas oublier que la vitesse de plus de 210 km/h est corrigée, ce qui signifie que la vitesse réelle est largement au-dessus de 220 km/h (NDLR: le calcul pour obtenir une vitesse corrigée est de 6% pour les excès de vitesse supérieurs à 100 km/h, alors qu'il est de 6 km/h pour les vitesses inférieures à 100 km/h). Vu les antécédents du prévenu, déjà pour des excès de vitesse, je demande au tribunal de confirmer sans sursis la décision du premier juge."