Les vieux pavés de la place Léopold définitivement enlevés
Ambiance de "Blue Monday" lundi à Arlon. Le début des travaux du parking souterrain a défiguré la place Léopold pour de longs mois.
Publié le 18-01-2022 à 06h00
Lundi après-midi, le centre-ville d’Arlon était plus ou moins déserté. Les fermetures habituelles des commerces le lundi, la grisaille basse et tenace n’étaient pas propices à la promenade. Même les pourcentages attrayants des soldes, bien souvent un minimum de 50%, n’ont pas attiré la foule. Seuls les étudiants à la sortie des écoles ont donné un peu d’animation au chef-lieu. Le "Blue Monday", jour le plus déprimant de l’année, fixé le troisième lundi de janvier, n’a probablement jamais si bien porté son nom à Arlon.
D’autant plus que la place Léopold a connu un chamboulement, à la fois spectaculaire et symbolique. La place a été fermée par des barrières Nadar: plus aucune place de parking n’est accessible et la circulation est déviée. Les véhicules venant de la rue des Faubourgs et son prolongement, la rue du Palais de Justice, qui avaient pour habitude de traverser la place Léopold en diagonale pour rejoindre la rue Netzer, voient cette possibilité définitivement condamnée.
Deux possibilités sont offertes pour ceux qui veulent traverser la ville d’ouest en est: soit ils longent la place Léopold par la rue de la Poste, puis par les rues Étienne Lenoir, de l’Esplanade et des Déportés, soit ils devront la contourner par les rues des Martyrs et du 25 août, avant de longer le palais du gouverneur.
Lundi, malgré l’heure de la sortie des écoles, la circulation, sur l’une comme sur l’autre possibilité, était particulièrement fluide.
Le combat politique de la place Léopold a symboliquement pris fin
Lundi matin, dès potron-minet, le bourgmestre Vincent Magnus a emmené son échevin de la Mobilité, Kamal Mitri, pour assister aux premiers coups de pelle qui ont marqué le coup d’envoi du long chantier du parking souterrain de la place Léopold.
Tout sourire, le mayeur a posé avec le premier pavé enlevé. C’est un long combat politique qui prend symboliquement fin avec ce pavé brandit par le bourgmestre, savourant sa victoire comme s’il avait dompté l’enfer du Nord.
Il est vrai que cette bataille politique aura été un des faits marquants de ses deux mandats à la tête de la ville. Son principal opposant, l’écolo Romain Gaudron et les autres partis qui ont combattu le projet à un moment ou à un autre, sont maintenant devant le fait accompli.
Un pan de l’histoire du chef-lieu qui disparaît
Les pavés qui vont quitter la place ne seront pas regrettés par ceux qui s’y sont foulé une cheville, mais c’est malgré tout, un pan de l’histoire du chef-lieu qui disparaît.
Il faudra attendre jeudi et l’affluence habituelle provoquée par le marché, qui sera délocalisé principalement rue de Diekirch, pour se rendre vraiment compte de l’impact au niveau du stationnement.
Pour compenser la perte de places de stationnement, la Ville a mis en place deux parkings gratuits provisoires, rue Henri Busch et à la plaine des Manœuvres, qui obligeront les utilisateurs à marcher quelques minutes pour rejoindre l’hyper-centre.
Un troisième pourrait être prévu dans les semaines à venir au niveau du parc Léopold.
"Nous devons nous armer de patience en espérant que l'impact des travaux sur notre chiffre d'affaires ne sera pas trop important, note une commerçante. Nous sommes quand même inquiets, mais, nous pensons qu'à long terme, ce parking et cette nouvelle place seront finalement positifs pour nos commerces."