Prison ferme pour les gérants des deux bars à champagne
Vanessa Deridder a déjà été condamnée pour la gestion de l’Étoile et du Ladies. Ses ex-employées la chargent. Récidiviste, elle écope de trois ans.
Publié le 11-12-2021 à 06h00
L’Étoile et le Ladies, deux bars à champagne de la route de Luxembourg à Arlon, le long de la Nationale 4, ont connu leurs heures de gloire. Aujourd’hui, les deux établissements ont disparu du paysage, peut-être au grand dam des amateurs de dames de petite vertu. Les gérants ont été condamnés par le passé pour une gestion très chaotique entre 2005 et 2011.
Le tribunal correctionnel d’Arlon a rouvert le dossier en s’intéressant à la gestion entre 2011 et 2018.
Vanessa Deridder et son mari, Grégory Huon, deux ressortissants français, aujourd’hui domiciliés à Châlons-en-Champagne (Marne, France), y étaient à la barre et sont poursuivis pour la tenue d’une maison de débauche et de prostitution. Vanessa Deridder, qui exploitait les établissements avec son père jusqu’en 2011, est en état de récidive légale. Ni l’un ni l’autre ne se sont présentés devant le tribunal; ils ont dont été jugés par défaut. Le juge Jean-Paul Pavanello a suivi le ministère public en les condamnant respectivement à trois et deux ans de prison et, chacun, à 44 000€ d’amende.
Virée parce que pas assez «chaude»
L’enquête a débuté quand une dame, qui y a travaillé comme strip-teaseuse, a déposé plainte contre les deux établissements en livrant un long témoignage pour dénoncer des infractions sur les lois sociales, mais aussi pour expliquer le fonctionnement et les manquements de ces lieux de débauche.
Elle a décrit des lieux à l’hygiène nauséabonde, des tarifs prohibitifs répartis de manière scandaleuse en faveur des patrons, des relations sexuelles obligées: une jeune femme criblée de dettes devait assumer dix "passes" par jour; celles qui ne se soumettaient pas à ces relations étaient écartées, comme celles qui n’étaient pas assez "chaudes" au goût de la patronne…
Les publicités pour attirer les clients ne laissaient pas planer le moindre doute sur les plaisirs qu'ils pouvaient y trouver ("des shows illégaux et décadents dans le cadre d'un club non privé").
Dans la foulée, les enquêteurs ont interrogé toutes les autres prostituées ou employées ayant travaillé pour le couple français. Les témoignages édifiants sont repris dans les attendus du jugement et confirment le côté glauque, illégal et immoral de l’Étoile et du Ladies, ainsi que le traitement indigne des dames qui y exerçaient le plus vieux métier du monde.