– Mais non, pas qu’importe le flacon!….
Profitons que c’est encore la période des foires aux vins pour parler un peu d’un accessoire indispensable à la consommation d’iceux.
Publié le 11-10-2021 à 06h00
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Ou plutôt à leur dégustation.
Un accessoire qui constitue un complément nécessaire. Un accessoire qui n’a donc rien d’accessoire.
Le verre!
Bien sûr, il y a le vers d’Alfred de Musset, qui a fait fortune, et qui dit: «Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse!»
Oublions-le. C'est une ânerie. Le verre importe beaucoup; il compte dans ce que Brassens appelle le savoir-boire dans sa chanson Le vin.
Car Brassens considère qu’il y a un savoir-boire (le vin) comme il y a un savoir-vivre.
Le vin est comme un culte, avec ses rituels, ses objets. On n’imagine pas la messe sans le vase sacré où se fait sa consécration: le calice.
Et le mot calice sert justement à désigner tous les verres à pied qui ont cette forme. Mot parfait pour nommer aussi les verres dévolus aux bières catholiques, évidemment.
Mais, dans une description détaillée, le mot calice sert aussi à nommer la seule partie supérieure du verre. La partie complexe où tout se joue. Partie où le vin est accueilli et où la rencontre avec le buveur va se faire…
Le faîte du verre, où on pose les lèvres, c'est le buvant. Là, le verre doit être le plus fin possible, pour que le vin entre en bouche largement et harmonieusement.
En dessous, il y a la cheminée; la section qui se resserre pour concentrer les arômes.
La zone où commence le vin, celle où le verre est le plus large, c'est l'épaule.
C’est la zone de contact avec l’air, la zone où stagnent les arômes.
Et le milieu, le cœur du verre qui est aussi le cœur du vin, porte le beau nom de paraison.
Un mot du parler des artisans verriers, qui vient du verbe parer. Qui veut dire: orner, rendre agréable, plus beau.
Un mot qui n'est pas loin, phonétiquement, du mot oraison. Qui nous ramène à la liturgie, à la messe.
Et, puisqu’on a parlé de la bière catholique qui est si spiritueuse, j’en profite pour rappeler Julos Beaucarne, lui laisser le mot de la fin, un très bon mot:
«Notre champagne à nous, Wallons, c’est la bière trappiste. Excusez-nous du trop.»