Quel tourisme demain en province de Luxembourg?
Un colloque international sur le tourisme aura lieu le 13/10 à La Roche. Parmi les invités, Sebastian Reddeker, CEO de Luxembourg for Tourism.
Publié le 30-09-2021 à 09h40
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/25Y2AYB3GBHRPC7ESJZX5UPW3M.jpg)
Sebastian Reddeker, vous êtes le CEO de Luxembourg for Tourism, vous participerez au colloque international sur le tourisme de La Roche, de quoi allez-vous parler?
De la communication pour attirer les gens, mieux servir leurs attentes. On fait beaucoup de recherches pour voir ce qui est consommé, on essaye de voir comment les gens vont voyager. En pleine crise, on vient de créer un magazine LUCI. Il a gagné six prix internationaux. On essaie de changer l’image du GDL au niveau touristique.
La com' passe aussi par des Youtubeurs, des réseaux sociaux?
Oui, Facebook et Instagram marchent très bien. On travaille avec des journalistes, mais aussi avec des influenceurs, sachant qu’il faut, là, faire attention et trouver ceux qui collent avec l’histoire qu’on veut raconter.
Votre vision du tourisme dans dix ans?
Beaucoup plus durable, les gens prennent plus le temps. Un tourisme qui combine plus travail et vacances. Le Luxembourg a une carte à jouer avec sa force économique, une capitale branchée et des paysages exceptionnels. Pas un tourisme de courts séjours.
Que ce soit en Luxembourg belge ou au GDL, on n’y passe pas 15 jours?
Exact, sauf pour les campings. Dans la Grande Région, il y a des niches, comme les gens du digital qui peuvent travailler de n’importe où. Aussi la clientèle qu’on appelle les «Explorer». Ceux qui veulent découvrir une nouvelle culture. Des gens aiment des destinations pas trop connues, cela a un caractère exotique, parfois plus que l’île Maurice!
Vous travaillez sur le référencement, l’intelligence artificielle, la récupération de données?
Bien sûr, et il le faut absolument. Chaque jour, voir le sentiment des clients sur le site Web, les réseaux sociaux, les plateformes comme Tripadvisor. C’est vraiment un facteur de performance. L’image de marque vient avant une réservation. On fait un gros travail dans la phase d’inspiration, on travaille à l’international, mais aussi avec les partenaires locaux.
Le nombre de nuitées par touriste augmente?
Oui, 2,3 nuits en moyenne. Le nombre de nuitées n’est pas l’indicateur de performances comme avant. C’est plus important de générer un bénéfice par nuitée. À la limite, avoir moins de touristes, mais mieux les cibler et qu’ils restent plus longtemps. On voit un changement vers le qualitatif!
Le Grand-Duché vise le touriste VIP alors?
Si vous comprenez VIP comme bien ciblé, oui. Ce n’est pas pour exclure, mais pour bien communiquer nos atouts. Venise, Barcelone ne veulent plus le même tourisme de masse qu’avant le Covid, mais plus de qualitatif.
Quelle image avez-vous de la province de Luxembourg?
C’est une belle combinaison, on a le même paysage, un accent sur les activités en plein air, hiking, biking, on a une infrastructure transfrontalière. On travaille avec la Région wallonne dans un projet Interreg, sur un marketing digital commun. L’expérience doit continuer au-delà de la frontière.
Aux décideurs politiques, que diriez-vous pour que le tourisme se porte mieux en Wallonie?
Comme pour le Luxembourg, travailler sur les infrastructures, pas seulement sur la communication, mais on a besoin d’hébergements insolites, de qualité. Trouver des investisseurs, motiver les hôteliers, penser le tourisme différemment, de façon transversale.
Les secteurs de niches dans le futur?
La gastronomie a une carte à jouer. Les randos, le vélo, ce n’est pas seulement avoir des pistes cyclables mais aussi des vélos électriques. Cela fait partie des infrastructures publiques. Il y a une obligation des entités gouvernementales. Il y a un créneau pour des hébergements avec des produits locaux.