Le hobby du pilote d’Air France: l’ULM!
Didier Paquet est pilote chez Air France. Le hobby de ce Messancéen? L’ULM. Interview d’un gars qui ne prend pas les gens de haut!
Publié le 25-09-2021 à 06h00
:focal(625x485:635x475)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/C77ILEW6FZAKBDYLEL3IOAMWEU.jpg)
Didier Paquet, vous êtes pilote sur Airbus. Vous êtes ici à la fête du club Arel Air ULM de Sterpenich. Et votre hobby, c’est l’ULM, vous venez souvent?
Oui, j’habite à Messancy et j’ai toujours gardé un pied dans l’aviation légère, c’est génial. À côté de l’aviation générale, c’est un plus. Cela apporte le sens de l’air, la proximité qu’on perd avec les avions de ligne.
Vous avez l’impression que voler avec quasiment un moteur de tondeuse, cela va faire de vous encore un meilleur pilote sur Airbus?
Oui, c’est vrai. C’est un engin qui bouge, il faut constamment jeter un œil sur le badin (NDLR: manomètre qui mesure la vitesse de l’avion). Il n’y a pas d’automatisme. Cela se pilote à l’œil, au pied, au manche, a contrario du gros avion, plus c’est gros, moins on sent les variations.
Ici, c’est pour le plaisir?
Oui, c’est un hobby, c’est aussi quelque chose de social. Et en volant en ULM, il y a la proximité du relief. En avion, on est habitué à voler à 37 000 pieds, on ne voit plus grand-chose, on est dans une autre dimension. Ici, c’est se poser sur des petits terrains, aller prendre un petit café, on peut aussi voyager avec des ULM plus performants, on peut faire Arlon-Ostende en 1 h 10.
On a un peu l’impression qu’il y a de moins en moins de différences entre un avion et un ULM?
Oui, absolument. Il existe toujours des ULM pendulaires, pour les appareils trois axes qui ressemblent à des avions, ce qui les différencie, c’est la catégorie de poids. Mais un vieux Cessna 150 ne va spécialement plus vite qu’un ULM Icarus. Certains ULM sont très pointus et dépassent parfois les instruments de certains avions.
Dans l’image du public, cela reste un hobby onéreux?
Oui, l’heure de vol, c’est 90 euros pour la location, mais qu’est-ce que c’est gai d’aller survoler son village, c’est un plaisir incroyable. Parfois, je rentre du boulot et je vais voler, je fais aussi du parapente. Le fait d’être à l’air, c’est une liberté incroyable, c’est voir les choses avec un autre regard. Quand on fait des longs courriers et qu’on survole la Russie, la Chine, des pays qui ont parfois des griefs entre eux, on se dit pourtant qu’on est tous au fond sur un grand village. On a tous intérêt d’aller dans la même direction.
Un conseil aux amateurs d’ULM?
Non aucun, je prends leurs conseils volontiers. S’amuser et être sérieux, aussi dans le hobby. Ce sont des vies qui en sont en jeu. Faire sa check-list, vérifier la météo proprement.
En ULM, vous avez déjà eu peur?
La vérité, non! Ce sont des appareils très fiables, cela se pose dans toutes les conditions, cela pardonne beaucoup. C’est une aviation qui a progressé énormément, on n’est plus à ces machines où le moteur s’arrêtait.
À la limite plus d’incidents en avion?
Oui, mais jamais des choses graves, je touche du bois: un pneu pété au décollage, des trains qui ne montent pas. Alors, on applique les procédures et cela se passe bien.