A Toernich, certaines rues du village sont réservées aux enfants le week-end
Dans le village aux portes d’Arlon, trois rues sont fermées du vendredi soir au dimanche 20 h. Deux mamans sont à l’initiative.
Publié le 14-07-2021 à 13h11
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Le paisible petit village de Toernich, à une encablure d’Arlon, n’a pas pour habitude d’alimenter les feux de l’actualité. Pourtant, depuis quelques semaines, une initiative de villageoises, deux mamans de jeunes enfants, interroge et partage les résidents.
Eurydice Noblesse et Cécile Indekleef ont proposé au collège communal d’Arlon de fermer quelques rues pendant les week-ends (les rues Haute, Saint-Denis et du Bois), afin de les réserver aux jeux des enfants du village.
«Je fais beaucoup de vélo, commente Eurydice Noblesse. Lors de mes balades au Grand-Duché, j'ai remarqué des panneaux annonçant des voiries «zone 30, jeux fréquents d'enfants». Pendant le confinement, avec Mme Indekleef, confrontées au télétravail avec les enfants qui avaient besoin de se retrouver à l'extérieur avec leurs amis, nous avons eu l'idée de fermer quelques rues pour qu'ils puissent y évoluer et y jouer en toute sécurité. Nous étions aussi interpellées par la vitesse souvent excessive des voitures circulant dans un village où il y a peu de trottoirs. C'est de ce constat que l'idée est partie.»
Les deux dames ont contacté la Ville d'Arlon par l'intermédiaire de Ludovic Turbang, un échevin qui habite dans le village. Elles ont pu présenter leur projet lors d'une réunion avec le collège communal. «L'idée était séduisante, précise Anne Lamesch, l'échevine qui a, entre autres, les «petites infrastructures sportives et récréatives» dans ses attributions. Le village de Toernich se prête parfaitement à ce concept. Il n'y a pas de trafic de transit, pas de commerce, pas de ligne de bus passant dans les rues concernées. Nous avons décidé d'organiser une réunion avec les riverains. Nous avons aussi appris de notre conseiller à la mobilité, Thibaut Vincent, qu'un tel procédé existait déjà à Bruxelles et en Flandre. Fin juin, nous avons réalisé un essai et cela s'est bien passé.»
Depuis ce 9 juillet, pendant les week-ends des mois de juillet et d’août, du vendredi à 17 h jusqu’au dimanche à 20 h, les trois rues sont fermées par des barrières Nadar, des panneaux «rues réservées aux jeux» y sont apposés et des déviations sont mises en place pour les automobilistes.
«Dans la foulée de cette réunion, ajoute Mme Noblesse, nous avons obtenu que la plaine de jeux de l'école, contrairement aux panneaux d'interdiction qui y sont apposés, soit dorénavant accessible aux enfants du village en dehors des heures de fréquentation scolaire ou extrascolaire.»
Des opposants ont enlevé les barrières
Certains riverains, enthousiasmés par le projet, ont spontanément proposé de garer leurs voitures en dehors de la zone fermée à la circulation.
«Mais il n'y a aucune obligation», précise l'échevine Anne Lamesch.
Si le bilan tiré après le week-end d’essai a été satisfaisant, quelques difficultés ont été constatées. Elles devaient être corrigées ce week-end.
«Il y a quelques opposants au projet, admet Mme Noblesse. Ceux qui s'estiment dérangés de devoir emprunter une déviation avec leur voiture. Des personnes ont été jusqu'à enlever les barrières. De notre côté, nous souhaiterions avoir l'assurance que la Commune a bien transformé son autorisation verbale en un acte réglementaire officiel. Nous avons un peu l'impression que c'est du bricolage et qu'il y a un vide de procédure. En théorie, c'est super, mais en pratique cela nous semble assez complexe.»