L’éducation du patient: un combat essentiel
La coopération transfrontalière entre la France et la Belgique préconise une autre manière d’appréhender la médecine.
Publié le 11-05-2021 à 06h00
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Hier matin, l’hôpital français de Mont-Saint-Martin, à une encablure de la frontière belge, a accueilli une conférence organisée dans le cadre du programme de coopération transfrontalière Interreg «France, Wallonie, Vlaanderen», consacrée à la coopération sanitaire franco-belge. Depuis 2005, la France et la Belgique ont signé un accord qui a permis la création des Zoast (Zones organisées d’accès aux soins transfrontaliers). Ces zones offrent à la population frontalière la possibilité de se rendre sans autorisation médicale préalable dans un établissement hospitalier situé de l’autre côté de la frontière et d’y recevoir des soins hospitaliers ou ambulatoires. Pour les patients, les conditions de remboursement des soins ne changent pas et les formalités administratives sont simplifiées. Autre réussite citée en exemple: la collaboration entre les hôpitaux d’Arlon et de Mont-Saint-Martin qui permet aux habitants d’Aubange ou de Musson de voir le temps nécessaire pour être transporté à l’hôpital diminuer de moitié. Des minutes qui peuvent sauver des vies.
L’OMS préconise cette méthode depuis vingt ans
Les intervenants ont présenté le Coprosepat, un projet de coopération transfrontalière pour la promotion de la prévention et pour l'éducation du patient en milieu rural. «Le projet Coprosepat s'attarde plus particulièrement sur la prévention en général et sur l'éducation thérapeutique du patient (ETP), explique la française Cindy Léobold, chargée de mission auprès de l'ORS GE (Observatoire régional de la santé du Grand Est). L'idée prédominante est d'éduquer le patient, c'est-à-dire de l'accompagner dans le développement de ses compétences, de renforcer sa capacité à gérer sa maladie et de vivre avec elle. L'ETP est donc une discussion, voire un contrat, entre l'équipe soignante et le patient.»
Cette autre manière d’appréhender la médecine a été recommandée par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) il y a plus de vingt ans. Elle a pourtant du mal à intégrer les programmes des professionnels de santé et à s’imposer. Or, elle se présente comme une alternative crédible à la prise en charge des pathologies chroniques. Elle pourrait aussi répondre dans le futur, à la problématique de la viabilité de nos systèmes de santé.
«Nos hôpitaux sont confrontés à la difficulté de trouver du personnel et tout particulièrement des infirmières, confirme le président du collège provincial, Stephan De Mul. Le développement d'une politique axée sur la prévention et sur l'éducation des patients atteints de maladies chroniques devrait les désengorger et diminuer le besoin en personnel.»