Rémunérations, statuts, emploi: Vivalia au scanner
L’AG extraordinaire de Vivalia du 30 mars a polarisé les débats au conseil provincial hier. Il reste encore du travail du côté d’Arlon.
Publié le 27-03-2021 à 06h00
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Le conseil provincial réuni hier après-midi en l’absence du gouverneur a longuement disserté sur Vivalia: sa nouvelle gouvernance, la situation du personnel et les rémunérations. Tout cela en prémices à l’AG extraordinaire du 30 mars courant à laquelle la Province envoie ses 5 délégués que sont Jean-Marie Meyer, Élie Deblire, Michel Jacquet, Dominique Gillard et Marie-Anne Denis.
Un budget de 400 millions d’euros et 4 000 membres de personnel
Le député provincial Stephan De Mul rappelle les grandes lignes qui seront discutées entamant son intervention en rappelant que cela fait un an que le 1er patient Covid était admis au sein du Vivalia. Le Marchois a embrayé sur le projet Vivalia 2025 et s'est félicité des avancées comme son financement par la Région, l'accord des conseils médicaux, etc. Il a insisté sur l'importance d'une nouvelle gouvernance au sein de l'intercommunale qui gère, dit-il «un budget de 400 millions d'euros et emploie 4 000 personnes dans la province, ce qui en fait le plus gros employeur.»
Plus du quart du personnel de Vivalia est en bas salaire
Il a expliqué que cette nouvelle gouvernance, ce nouveau cadre juridique, cette transparence vont permettre des économies d'échelle. «Cela va, ajoute-t-il permettre de revaloriser certaines fonctions au sein de Vivalia à partir du 1er juillet grâce à une enveloppe de 6 à 9 millions d'euros à la condition que l'intercommunale passe à l'IFIC qui développe un nouveau modèle salariale basé davantage sur la fonction que sur le diplôme. Avant cela, il faut que le Fédéral valide etque le personnel soit évalué.»
Les bas salaires de Vivalia concernent 700 équivalents temps pleins, soit 1 100 personnes; donc c'est plus du quart du personnel qui est concerné. «Ces bas salaires, dit encore M. De Mul, seront valorisés de 3% d'augmentation avec effet rétroactif au 1er janvier 2021 et 3% complémentaires le 31 décembre au plus tard.»
Quant aux directeurs généraux, ils toucheront, dit-il encore, une rémunération inférieure aux plafonds régionaux.
Conseiller stratégique: the right man at the right place?
Les réactions des conseillers sont contrastées. Extraits:
Guirec Halflants, écolo:«Je ne m'attendais pas à ce qu'on rappelle la pandémie pour justifier notamment l'arrivée d'un conseiller stratégique. Je suis choqué par cette décision. On n'approuvera pas la modification de statuts et on n'est pas les seuls dans la province à être dérangés par cela.»
Vincent Wauthoz, MR:«Cette réforme était indispensable et cohérente. Elle est aussi parcimonieuse au niveau des deniers publics. La réforme a diminué le nombre de réunions et donc le CA ne peut se réunir que 10 fois par an; on limite le nombre de ses membres à 20 personnes, etc. Or, Vivalia est le plus gros employeur de la province. Ilfallait dès lors de nouvelles structures pour permettre une bonne gestion. Et dans ce cadre-là, un conseiller stratégique est important pour nous aider à fixer les objectifs à 3 et à 5 ans, pour nous guider à opérer un véritable contrôle sur la direction générale. Le directeur général actuellement en fonction est la bonne personne pour ce faire. Il abandonne son poste à cause de problèmes relationnels avec des médecins, pas parce qu'il serait incompétent. Que du contraire.»
Roland Déom, cdH: « Pour la désignation du conseiller stratégique, on s'est entouré de professionnels pour vérifier que nous avons travaillé dans la légalité.»
L’arrondissement d’Arlon continue à faire de la résistance
Francis Steifer, chef de groupe PS:«Les augmentations barémiques vont être plus importantes en début de carrière et cela, c'est très intéressant pour les bénéficiaires. Les bas salaires (techniciennes de surface et aides soignantes essentiellement) vont bénéficier de 6% d'augmentation. Dans le contexte social actuel, je dis chapeau!»
Dominique Gillard (MR):«J'ajoute que la valeur faciale des chèques repas a été multipliée par 3 et que ces chèques sont définitivement acquis; plus besoin de négocier chaque année; c'est une belle avancée. Notre conseiller stratégique a d'énormes compétences au niveau financier et on sait qu'aller chercher des subsides à la Région, au fédéral et à l'Inami, dans le cadre de la concrétisation de Vivalia 2025, c'est primordial; et lui est capable de le faire.»
Élie Deblire, cdH:«On sait que dans l'arrondissement d'Arlon, il reste du travail à faire pour convaincre et expliquer. Il y aura au niveau du cdH un vote différent des élus de cet arrondissement.»
Même remarque de Michel Jacquet (MR) vis-à-vis de son coreligionnaire Henri Manigart.
Idem pour Francis Steifer qui reconnaît la liberté de vote pour Delphine Guelff.
«On n’est pas bien chez Vivalia, il y a un vrai malaise»
Claudia Massot, écolo:«On est toujours en manque de personnel chez Vivalia. On a engagé 82 nouvelles infirmières, d'accord, mais combien sont parties? Combien sont malades et ne sont pas remplacées dans les services, avec des changements d'horaires tout le temps. Le Covid n'arrange pas les choses. Une enveloppe est destinée au bien-être du personnel. Eh bien, il est grand temps de s'en servir, sinon on va manquer de bras. De nombreuses personnes quittent nos hôpitaux parce qu'on n'est pas bien chez Vivalia; il y a un vrai malaise au sein de cette intercommunale.»
Marie-Anne Denis, PS:«À peu de chose près, les revenus annuels d'un bas salaire sont équivalents à un mois de traitement d'un grand directeur. On s'étonne après que les gens partent, mais quand on voit les montants des rémunérations…»
Au vote, écolo dit non, tout comme François Kinard (cdH) et Henri Manigart (MR); abstentions de Delphine Guelff (PS) et Christiane Kirsch (cdH). Les autres élus sont favorables aux changements proposés le 30 mars en AG.