L’armée a presté 815 journées dans les maisons de repos et les hôpitaux de la province pour le Covid
Un job à la Défense séduit. Ce sont près de trois fois plus de candidats que de places ouvertes qui se sont présentés aux portes des casernes.
:format(jpg):fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/QVNYCOWRUNFHHPSKPYOWP6LQLA.jpg)
Publié le 03-02-2021 à 06h00
Lt. Col. Yves Limbourg, vous êtes commandant militaire de la province de Luxembourg… Comment la Défense a-t-elle pu mettre ses moyens au service de la nation en ces derniers mois de pandémie, et plus particulièrement dans notre province?
Cette aide s’est, entre autres, concrétisée par la mise à disposition de personnel médical et paramédical, de personnel ambulancier, la prise et le transport de prélèvements, le transport médical, la distribution logistique, la fourniture d’infrastructures mobile… Pour ce qui concerne la province de Luxembourg, la Défense a presté 815 journées de travail dans huit MRS et dans les cinq hôpitaux de la province. Il s’agissait essentiellement de dispenser des soins et distribuer les repas aux résidents, ainsi qu’assurer l’accueil à l’entrée des hôpitaux.
Les mesures sanitaires ne vous ont certes pas simplifié la tâche, comment les avez-vous gérées au sein de vos casernes?
Les militaires d’Arlon, Marche et d’ailleurs travaillent et vivent en groupes. Respecter les directives Covid s’est avéré un vrai casse-tête organisationnel. Mais nos militaires se sont adaptés et dès la mi-mai, à l’issue du premier confinement, les différentes formations ont pu reprendre dans les meilleures conditions. Certes, leurs durées et contenus ont nécessité des aménagements. La formation des cadres de la composante terre à la tactique avec véhicules de combat a, par exemple, été réduite de 11 à 4 semaines, mais la qualité a été garantie.
En 2020, les deux centres de formation de Stockem ont vu passer combien d’hommes?
Nos deux organismes de formation au camp Bastin arlonais auront vu passer pas moins de 196 cadres officiers et sous-officiers, 240 soldats et près de 150 réservistes.
Pour vous, ces chiffres sont-ils satisfaisants?
Certes, ils sont le fruit de la campagne de recrutement que conduit la Défense depuis de nombreux mois. Cette campagne peut s’appuyer sur les nombreuses initiatives visant à améliorer l’attractivité du métier de militaire.
Cette attractivité, c’est quoi dans le concret pour vos militaires?
Il y a entre autres la mise à disposition de logement gratuit, la revalorisation financière de certaines compétences: notamment la connaissance de la seconde langue nationale, connaissance de l’anglais, une allocation de fonction d’une catégorie supérieure pour volontaires, la possibilité d’épargner les heures supplémentaires et jours de congé, l’augmentation de l’allocation réserviste. nAu final ce sont près de trois fois plus de candidats que de places ouvertes qui se sont présentés à nos portes!
Est-ce suffisant pour combler votre manque d’hommes?
Ce succès n’aura permis que de combler 91% des besoins en personnel pour 2020. Bien que nous ayons de quoi être satisfaits – les statistiques du recrutement à la Défense s’améliorent d’année en année – ces chiffres cachent une réalité qualitative problématique: la Défense peine encore à attirer techniciens, marins et personnel médical.
Et pour 2021, la Défense va-t-elle toujours permettre à certains jeunes d’y faire une belle carrière?
La Défense ouvrira 2 300 places en 2021: 250 officiers, 800 sous-officiers et 1 250 volontaires, soit respectivement +30, +200 et -35 fonctions par rapport à 2020. Pour ceux qui seraient intéressés par un travail à la Défense sans pour autant porter l’uniforme, près de 800 places civiles seront possibles. Il s’agit de fonctions administratives, médicales, techniques pour lesquelles aucun background militaire n’est pas nécessairement requis.