Arlon: 11 chiens renifleurs pour détecter le Covid-19
À Arlon, des échantillons de sueur ont été recueillis auprès de 78 volontaires dans le but d’entraîner 11 chiens détecteurs de Covid.
Publié le 27-12-2020 à 10h09
Pourrons-nous bientôt détecter des personnes porteuses du coronavirus grâce à des chiens renifleurs? Lors de la première vague de Covid-19, le professeur Dominique Grandjean de la faculté vétérinaire de Maisons-Alfort en collaboration avec la brigade canine de Paris, a cherché à savoir si les chiens pouvaient être utilisés pour dépister les personnes et reconnaître les porteurs du Covid-19. Les premiers résultats ont été étonnants et encore plus précis que les tests de laboratoires connus.
Chez nous en Belgique, le gouvernement fédéral – à travers le SPF Santé publique – a décidé de lancer un processus de validation en collaboration avec les facultés vétérinaires de Gand et de Liège. Elles travaillent en collaboration avec un chimiste spécialisé dans l’analyse de la sueur, avec le vice-gouverneur kiwanien Miguel Stevens, médecin vétérinaire ayant fait sa carrière à la Défense et ancien président de l’International Working Dog Breeding Association.
Une détection rapide
La mission consiste à valider les découvertes françaises avec des chiens de la police fédérale belge, de la Défense, des pompiers et de la protection civile afin que ces onze chiens renifleurs puissent également être utilisés dans notre pays pour la détection rapide et efficace de la contamination par Covid-19.
Le professeur Miguel Stevens précise: «La première phase (environ 2 mois) vient de débuter. À cette fin, plusieurs hôpitaux viennent de fournir leur soutien pour l'apport d'échantillons de patients positifs. C'est une phase de validation purement scientifique dans laquelle on étudie dans quelle mesure l'odeur, que les chiens distinguent, peut être pleinement liée au Covid.»
C’est dans cet esprit que le Kiwanis d’Arlon a apporté ce samedi 26 décembre, dans le nouveau hall des sports de la Spetz, son soutien logistique. Une opération similaire s’est déroulée à Marche.
Suite à l’appel lancé par Fabienne Léger-Lejeune, future secrétaire nationale du Kiwanis, 78 personnes se sont portées volontaires au chef-lieu. Concrètement, qu’est-ce qu’on leur demandait? D’avoir leur accord pour recueillir des échantillons de sueur, en plaçant 15 boules de ouate sous l’aisselle et l’aine et cela pendant 30 minutes.
En même temps, un médecin a effectué un prélèvement nasal pour réaliser le test classique. «Ceci était nécessaire pour pouvoir contrôler que les échantillons de sueur correspondent effectivement bien aux tests négatifs. Si cette première phase démontre scientifiquement que les chiens peuvent distinguer efficacement les personnes atteintes de Covid des autres, il appartiendra au gouvernement de décider où les chiens pourront être déployés. Par exemple, dans des aéroports, centres de soins résidentiels, services d'urgence tels que la police, les pompiers, l'entrée aux événements…», conclut Miguel Stevens.