Les espoirs de Saule ? Plus d'humanité après le confinement
Le chanteur Saule en plein running à Arlon à l’Hydrion. L’Arlonais de cœur espère plus d’humanité après le confinement!
Publié le 20-04-2020 à 06h00
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Saule dans les bois de l’Hydrion à Arlon, pour un petit jogging. Pour prendre l’air durant ce confinement?
Oui, je me suis fait un petit défi durant ce confinement. On est en train de sauver des vies en restant à la maison. On nous autorise à faire une activité physique. Plutôt que de sortir de cette période avec dix kilos en plus, je vais essayer d’en sortir avec dix de moins. Je fais du sport tous les jours, j’ai changé mon alimentation. Si cela peut au moins servir à quelque chose d’être enfermé, faisons une petite diète. (rires)
Tous les jours dans ces bois?
Oui, je vais quasiment courir tous les jours. Je suis à Arlon une semaine sur deux, j’ai mes enfants sur Bruxelles. Je viens voir ma compagne qui est seule à Arlon.
Bon, pas encore de marathon?
Non, je n’ai aucune condition physique, c’est pour cela que je m’y remets. J’ai une appli progressive, je cours, je marche. Je suis loin d’être un athlète.
Avec le casque sur les oreilles?
Avec ma playlist et des pauses, ce qui permet de souffrir un peu moins. Je constate que j’ai déjà perdu cinq, six kilos et que je prends du plaisir à courir, ce que je n’aurais jamais pensé. Je cours une quarantaine de minutes.
Et le reste de la journée?
Je fais de la musique. Je prépare un nouvel album qui doit sortir en octobre si tout va bien. J’ai du temps pour le finaliser. On dessine avec les enfants, on fait des BD, cette partie de créativité est un vrai sas de décompression.
Comment vivez-vous tout ça?
Ce que je vis mal, c’est de voir les victimes de ce virus horrible. Je ne suis pas bien quand je pense à tous ces gens qui vivent des moments tragiques. Je suis plein d’empathie pour eux. Après, j’avais lu que nos grands-parents avaient été au front, nous, c’est rester dans le canapé. Honnêtement, il y a des gens plus à plaindre que nous! Profitons-en pour faire attention à nous, à nos relations. Je passe plus de temps avec mes enfants qu’en studio ou en tournées. Ce sont des moments de qualité. Il y a toujours moyen de trouver du positif dans toute situation.
Vous étiez en tête d’affiche aux Francofolies….
J’ai la chance d’avoir des droits d’auteur pour des chansons qui tournent en radio, d’avoir écrit des spectacles. Je pense aux ingénieurs du son, éclairagistes, ceux qui travaillent sur les festivals, aux restaurants, les indépendants. Je ne suis pas le plus à plaindre. Je prends donc cela avec philosophie, j’espère que cela ne va pas durer six mois.
Qu’’est ce qui va changer après?
Beaucoup espèrent un renouveau. Ce virus arrive comme un climax. J’ai écrit une chanson sur le confinement «Dans nos maisons», les droits seront reversés à L’Ilot qui s’occupe des sans-abri.
J’ai toujours été quelqu’un d’impliqué, j’suis allé manifester pour le climat, j’espère qu’il y aura une remise en question des systèmes économiques, pour essayer de trouver quelque chose de plus «fair», où on laisse moins les gens de côté, où il y a plus d’humanité. J’ai entendu qu’on allait envoyer une somme considérable en Afrique, c’est le genre de météore qui me fait chaud au cœur. Qu’on se rende compte que, quand il y a des merdes, l’être humain sait se serrer les coudes. J’espère que cela va amener un peu plus de solidarité et un peu moins d’individualisme, de consumérisme. Si cela peut ouvrir cette fenêtre, je serais très content.