«L’Avenir Luxembourg», comme un journal national, pilier de l’identité provinciale
«L’Avenir Luxembourg» a eu une vie avant d’intégrer le groupe Vers L’Avenir en 1948. Il est né de la fusion de deux journaux arlonais le 1er juillet 1894. Aujourd’hui, il est toujours perçu comme un «journal national» lu par 60% des lecteurs luxembourgeois de quotidiens.
Publié le 19-11-2018 à 07h00
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L'Avenir Luxembourg, c'est près de 120 000 lecteurs (derniers chiffres du CIM), soit six lecteurs de quotidien sur dix dans la province, une situation exceptionnelle dans la presse francophone. Dix-sept journalistes employés répartis sur deux sites, à Arlon et à Marche, et une quarantaine de correspondants alimentent à tout instant le journal et son site web sur les petits et grands événements de la vie des citoyens de la province du sud du pays.
125 ans l’année prochaine
L'Avenir Luxembourg est entré dans le giron du quotidien namurois en 1948, pour y trouver rapidement une place de choix. Devenu un pilier du groupe, L'Avenir Luxembourg a fêté son 120e anniversaire en 2014.
Mais le journal a eu une vie avant 1948. À l'origine, ils étaient deux à Arlon, chef-lieu d'un jeune Luxembourg, deux journaux quotidiens prônant des valeurs très proches (patrie et catholicisme) qui rendaient coup pour coup à L'Écho du Luxembourg, l'adversaire libéral. Le journal Le Luxembourg avait lui-même déjà remplacé La Voix du Luxembourg. Un avocat paliseulois visionnaire, Jules Poncelet, met toute son énergie à imposer la fusion entre L'Avenir et le Luxembourg qui deviennent un seul et même quotidien le 1re juillet 1894. Son fondateur promet qu'il deviendra «le défenseur libre des intérêts de la province». Il paraît sept fois par semaine. Pour décoller, le journal s'appuie sur la propagande que lui réservent les prêtres. Les ventes décollent juste avant le passage de siècle.
La locale s’installe en 1930
Après une interruption durant la Grande Guerre et une reprise assez compliquée, le journal s’engage résolument dans le journalisme local début des années trente dans le même temps où il est imprimé sur une nouvelle rotative installée à Arlon, rue des Déportés. C’était parti pour une grande aventure qui a surmonté les deux arrêts imposés par les deux guerres, avant de devenir une édition du groupe Vers L’Avenir. Depuis 1948, l’histoire du journal arlonais s’écrit en parallèle à celle du groupe aujourd’hui devenu Les Éditions de l’Avenir. Henri Rezette, nouveau rédacteur en chef nommé en 1962, donne un nouveau coup d’accélérateur dans le développement de la locale et dans les années 80, Jo Mottet émancipe le quotidien du parti catholique.
«Le seul journal»
Dans la tête de beaucoup de Luxembourgeois, leur journal est demeuré un quotidien national. L'Avenir Luxembourg a cette particularité de couvrir un territoire qui épouse les frontières de la province. Il est un des piliers de l'identité du Luxembourgeois. En fait, lorsque celui-ci parle en public «du journal», chacun a compris qu'il s'agit de L'Avenir Luxembourg. À l'occasion du centenaire de notre quotidien, Maxime Monfort, coureur cycliste professionnel depuis dix-sept ans et qui a couru dix-neuf grands tours, expliquait à l'occasion de son témoignage qu'il avait longtemps cru qu'il n'existait qu'un journal, L'Avenir Luxembourg. Tout est dit.