Xavier est «couturier d’atmosphère»!
Xavier Schaffersest couturier d’atmosphère! À 54 ans, l’ex-metteur en scène a abandonné le théâtre pour créer Millumières à Humain (Marche).
Publié le 08-02-2018 à 06h00
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Xavier Schaffers, vous avez exposé au salon Bâti + d’Arlon. Vos lampes attirent le regard, comment vous définissez-vous?
Comme artisan et créateur de lumières personnalisées, et sur mesure. Je crée des luminaires et des abat-jour, je fabrique certains pieds moi-même. Des abat-jour faits à la main, trou par trou, parce que ma signature: c’est la couture apparente. Remplacer cet éternel autocollant que l’on voit sur tous les abat-jour du monde. J’assortis la texture choisie par le client.
Vous êtes un manuel?
Je ne l’étais pas, j’ai découvert le plaisir de ce travail manuel, j’ai la prétention d’en être à présent un!
On se découvre à tout à âge?
Oui, je me suis découvert de la patience à 50 ans, mais aussi du potentiel manuel. Dans les deux cas, ce n’était pas mes premières qualités.
Vous vous présentez dans vos brochures comme «couturier d’atmosphère», c’est un rien pompeux?
C’est pour l’image et l’histoire de la couture, je suis intimement convaincu de l’importance de la lumière pour transformer l’atmosphère de chaque intérieur. C’est capital.
L’abat-jour a un côté «années 70'», vintage?
Détrompez-vous, lui redonner ses lettres de noblesse, n’est pas une fausse mission. Ces ampoules à filaments, on ne les voit plus dans deux ans, j’en suis convaincu. L’habillage de l’ampoule, les possibilités sont infinies.
Vos conseils pour créer une ambiance chaleureuse dans son habitation?
Visualiser les couleurs présentes dans l’espace, les dimensions, les types d’atmosphères: flashy, reposante, qu’elle soit surtout personnelle. Je donne gratuitement les conseils sur place.
Les couleurs à la mode?
On parle beaucoup du jaune moutarde, mais je vous avoue que les tendances, la mode, je m’en moque un peu. C’est beaucoup plus les désirs du client. Les modes passent, le client reste dans son intérieur. On s’en fout un peu des tendances!
Certains abat-jour coûtent 145 euros, on arrive à nourrir son homme?
Ce n’est pas les petites lampes qui me nourrissent, c’est plus le sur-mesure. Je vends des plus grands gabarits. J’ai commencé comme indépendant complet il y a un an, donc rendez-vous dans une année. L’aventure vaut la peine.
Vous visez aussi à Arlon la clientèle luxembourgeoise, le haut de gamme?
Clairement. Mais proportionnellement, mes prix ne sont pas élevés par rapport aux produits de masse. Comme je travaille seul, je peux proposer des tarifs abordables.
Des partenariats avec des grosses sociétés?
Je n’ai pas la carrure pour l’instant, j’ai tenté le coup au début, ils m’ont snobé. Mon marché n’est pas assez loin pour être crédible. J’ai une dizaine de magasins partenaires en Wallonie. Bruxelles est intouchable.
Ah bon?
La capitale est habituée aux grandes marques, aux designers étrangers. C’est fermé. En Wallonie, j’y suis arrivé par recommandation. Quand le patron voit mes créations, c’est à 90% gagné. Je croyais que Bruxelles aurait un plaisir de découvrir le petit artisan d’un village perdu. Et bien, non!