Le Tout-Paris dans les Ardennes
Alors qu’un attentat à caractère terroriste avait lieu au Louvre à Paris, la ministre de la Culture Audrey Azoulay était en déplacement à Charleville.
Publié le 04-02-2017 à 05h00
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«Mes pensées vont avant toute chose au militaire qui a été blessé ce matin dans ce qui semble être une attaque à caractère terroriste». La ministre française de la Culture n'avait pas du tout prévu de commencer son discours de cette façon vendredi matin en se rendant à Charleville-Mézières. Alors qu'elle arrivait dans les Ardennes françaises pour une visite sur le thème de la marionnette, une tentative d'attentat était perpétrée par un individu sur des militaires au Louvre.
Cette dernière dont la visite avait été annoncée seulement trois jours auparavant, n’a rien laissé paraître durant les deux heures de visite qui l’ont conduite de la librairie associative Plume et Bulle, au chantier de la future grande école des arts de la marionnette, jusqu’à l’institut de la marionnette. C’est là, qu’après avoir suivi avec attention les prestations des élèves, elle a pris la parole. Un moment fort pour la ville de Charleville-Mézières dont le statut de capitale mondiale des arts de la marionnette n’est plus à discuter. Car la ministre a choisi les Ardennes pour faire une série d’annonces concernant l’ensemble de la profession marionnettique (dont la création d’un label national et une enveloppe de 800 000 euros supplémentaire) avant de reprendre le TVG et de se rendre directement au Louvre.
Les Ardennes une échappée en campagne… présidentielle
Pour la troisième fois en deux semaines, les Ardennes se sont retrouvées sous les feux des projecteurs à des moments cruciaux pour le pays. Jeudi, c’est le candidat des Républicains, François Fillon, en campagne présidentielle, qui se déplaçait sur le thème de la fracture rurale. S’il espérait, en plein Penelopegate, se ressourcer en s’éloignant de la pression médiatique parisienne, il s’est trompé. Des dizaines de journalistes étaient venues de Paris et plusieurs citoyens ont donné de la voix à son passage, criant «Voleur, démission!», l’un d’eux se retrouvant plaqué au sol par les forces de sécurité.
L’industrie pour le président de la république le 19 janvier, la fracture rurale pour le candidat des Républicains aux présidentielles François Fillon le 2 février, les marionnettes pour la ministre de la Culture Audrey Azoulay le vendredi 3…
Décidément, les Ardennes sont sur toutes les routes des barons de la politique française depuis deux semaines. Serait-ce l’effet présidentiel qui pousse les politiques les plus en vue à s’éloigner de l’épicentre des affaires pour se réfugier dans les Ardennes?
Force est de constater que la distance n’est pas une garantie de réussite. Pour le président de la République François Hollande, qui avait entamé la danse le 19 janvier sur le thème de l’industrie (notre édition du 20 janvier), cela avait plutôt bien fonctionné. Juste avant de partir en plein désert chilien afin d’éviter d’être présent en pleines primaires socialistes, son étape ardennaise lui avait permis de s’écarter de la place parisienne sans avoir à se confronter à une presse particulièrement encadrée. Au suivant.