La dette de Thiry payée, la vente du village de Williers annulée
Ultime rebondissement dans la 2e vente aux enchères de Williers. La vente n’a pas eu lieu car la dette de Didier Thiry a été remboursée.
Publié le 07-01-2017 à 05h00
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Changement d’ambiance radical hier au tribunal de grande instance de Charleville-Mézières comparée à celle du 20 mai 2016, quand un bon quart du village de Williers (dont le restaurant Chez Odette), à deux pas de Florenville, avait été mis aux enchères pour la première fois. Devant une salle d’audience bondée et ébahie, le propriétaire de ces biens, le Belge d’origine gaumaise Didier Thiry, arrivé au dernier moment, en avait racheté la totalité par l’intermédiaire de la SCI Sunbase, gérée par sa fille Donatienne, pour 2,2 millions d’euros (soit 14 fois plus que la mise de départ).
«Des millions virtuels», avaient prédit certains. Effectivement. Très rapidement, l'adjudicataire s'est montré défaillant. Seuls «les frais ont été payés», indique maître Boucher, avocat de la SCI en question. Huit mois plus tard, rebelote donc. Williers est en vente. Et pour cette réitération d'enchères au goût de déjà-vu, pas d'hommes en costumes-cravates venus de Bruxelles, peu d'avocats, peu de public, peu d'acheteurs. Dans la salle, côté Thiry, seules sont présentes deux des trois filles, Océane et Donatienne, ainsi que leur maman, Pascale, la première épouse. Le magnat de l'immobilier belge, créateur des restaurants a choisi de s'effacer.
«Quinze ans de procédures et de péripéties»
Ce qui n’a pas empêché un coup de théâtre d’advenir, comme aurait pu le mettre en scène Didier Thiry. À peine, ouverte, la séance est suspendue. L’avocat de Coterfiel, maître de Singly, indique être en possession de cinq chèques de banque visant à rembourser la société créancière pour près de 600 000 euros.
Mais chat échaudé craignant l’eau froide, il souhaite en vérifier l’authenticité. Une heure plus tard, l’avocat revient satisfait.
«Tout est intégralement réglé»
Qui a payé la note? Didier Thiry lui-même? Impossible de le savoir. «Le chèque a été émis par la banque elle-même», précise l'avocat, c'est-à-dire ING à Bruxelles sans mention de nom. «Ce sont quinze ans de procédures et de péripéties qui s'achèvent», conclut-il dans la salle des pas perdus.
Du côté des Thiry, la satisfaction se lit aussi sur les visages. Mais aucune des trois femmes ne souhaite s’exprimer. Seul sujet qu’elles acceptent d’aborder rapidement avec nous: la réouverture du restaurant Chez Odette qu’elles envisagent très sérieusement sans plus de détails. Les chèques authentifiés, toutes trois préfèrent partir avant même le rendu du tribunal, une heure plus tard.
Sans surprise, les enchères sont annulées. L'ensemble des biens restent propriété de Didier Thiry. Ce dernier l'avait martelé pendant des mois: «Pour moi, tous ces biens n'ont pas de prix, ils ne sont pas à vendre».