À Arlon, la FGTB égratigne Pirlot et une certaine gauche
Les règlements de compte politiques ont côtoyé les appels à la mobilisation pour la défense des acquis sociaux.
Publié le 02-05-2016 à 06h00
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Pour la seconde année consécutive, le syndicat socialiste luxembourgeois se rassemblait en ce 1er mai de manière autonome, sans la branche politique socialiste qui faisait meeting samedi soir à Chiny. Une indépendance qui devrait se pérenniser. Elle avait été décidée après les critiques sur le voyage à Cuba de syndicalistes et sur le train de la colère.
Dimanche midi, devant une centaine de militants dont le président provincial du PS Philippe Courard, les discours ont égratigné une certaine gauche provinciale et plus particulièrement le bourgmestre de Chiny pour ses propos tenus dans la presse le 1er mars.
Des termes qu'Olivier Dulon, secrétaire régional CGSP-FGTB, n'a visiblement pas digérés: «Il dit, je cite, que ''nous sommes des syndicalistes Jupiler''. Qu'on ferait mieux de prendre la parole sur des dossiers de fond plutôt que de défendre nos affiliés. Pour lui, nous, syndicat, ne devons pas défendre nos affiliés. Pour tenir de tels propos, nous tenons là un vrai "patron" libéral. Et ce n'est pas à un socialo bleuté à nous dicter notre fonctionnement!»
Le syndicaliste, peu habitué à la langue de bois, ne s'arrête pas là. Il s'en prend aussi à la majorité PS-cdH. Sur le dossier de Vivalia notamment. «Quelle ne fut pas ma surprise de voir ces élus qui se disent de gauche et humanistes voter comme un banc patronal du MR pour le non-renouvellement de plus de 100 équivalents temps plein. PS et cdH préfèrent octroyer "en compensation" une prime mensuelle de garde de 1 500€ au directeur général et de 1 200€ à ses adjoints. Comment le PS Luxembourg qui a la main sur ce dossier peut-il se comporter comme ce gouvernement fédéral MR-N-VA? Ils emploient les mêmes pratiques.»
Moins virulent, Joël Thiry a mis l'accent sur le fossé qui se creuse entre les nantis et les travailleurs dont le pouvoir d'achat s'amenuise. «Il n'y a jamais eu autant de richesses mais la majorité se trouve en soute pendant qu'une minorité de ceux qui en profitent occupe le pont supérieur. Le bateau coule mais les plus riches gagneront Panama en hélicoptère», ironise le secrétaire régional.
Ce dernier invite à durcir la résistance avec un plan d'actions durable. Et lance un appel à la grève générale. «Un droit menacé par ce Gouvernement et dont il faut faire usage. Notre modèle social est en jeu. Il faut y aller tous ensemble.»