Le travail a tué 13 fois chez nous en 2015
Les bûcherons, les chauffeurs poids lourds et les métiers du bâtiment sont les secteurs les plus accidentogènes.
Publié le 29-04-2016 à 06h00
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Cette année, dix accidents de travail ont déjà été recensés en province de Luxembourg dont huit entraînant une incapacité de travail et deux mortels. Un ouvrier communal occupé à couper des arbres le 25 janvier dernier à Hotton, et un chauffeur routier décédé dans une sortie de route à Gouvy ce 30 mars. En 2015, 45 accidents avaient été recensés dont 13 mortels.
Ces chiffres révélés par la CSC Luxembourg, ce jeudi, à l'occasion de la journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail, ne sont que la partie immergée de l'iceberg. «Il faut faire preuve de prudence avec les chiffres. De moins en moins d'accidents de travail sont déclarés car ils ne sont pas reconnus par les assurances. En raison de l'augmentation de la main-d'œuvre étrangère et du nombre croissant d'employeurs en défaut d'assurances et de couverture sociale. Ils étaient 2% de travailleurs blessés à ne pas être reconnus en 1985 contre 12% en 2005» précise Giovanni Presciutti, responsable du service juridique à la CSC Luxembourg.
Les travailleurs actifs dans le bûcheronnage sont les premières victimes d’accidents. Ils sont souvent seuls, ne sont pas toujours déclarés et n’ont pas aisément accès aux formations liées à la sécurité. Les transporteurs routiers sont également en première ligne suivis par les métiers du bâtiment.
Les maladies professionnelles sont par contre en diminution avec 792 travailleurs luxembourgeois placés en incapacité de travail permanente dont 17% ont été en contact avec des produits dangereux. Un constat qui ne reflète pas forcément non plus la réalité du terrain. «La déclaration d'une maladie professionnelle entraîne une enquête pouvant mettre en cause l'employeur. L'employé craint d'être mal perçu, de perdre son travail. Il préfère se mettre en maladie» affirme Jean Noël, permanent CSC responsable de la formation santé-sécurité.
Pour faire chuter ces statistiques, le syndicat chrétien multiplie les actions de sensibilisation dans les écoles où les élèves de rétho sont ciblés avant leur entrée dans le monde du travail. Il cible également les petits commerces où les travailleurs n’ont pas forcément accès aux formations sur la sécurité au travail. Les délégués distribuaient ce jeudi des dépliants apportant une série de conseils pour améliorer les conditions de sécurité au travail.