Les dessous de la Lux Fashion Week
Les dessous du défilé: on a pris la température dans les coulisses. Les beautés froides laissent tomber l’habit et le masque. Mise à nu!
Publié le 19-09-2015 à 06h00
Il y a des reportages plus difficiles que d’autres. Se retrouver dans les coulisses d’un défilé de haute couture, au milieu de demoiselles qui rivalisent d’élégance, il y a des sujets plus rébarbatifs… Nonante jeunes filles, toutes plus aguichantes les unes que les autres, en petites tenues. La prochaine fois, prévoir quand même l’escabeau, les miss vous toisent de leur 1,85 m.
Sujet léger, pas du tout. Mise en abîme dans le monde du paraître? Sans doute. Prise de pouls dans un univers où la nudité fait partie du boulot. «Cachez-moi ce sein», dirait Molière. Royaume de la concurrence, on le devine.
Ce qui marque pourtant l’intrus, c’est qu’on est bien dans le monde de l’art. Et même du sport tellement l’exercice s’apparente à une lutte contre un chrono. Enfiler, retirer, ajuster, peigner. Le travail d’équipe est là. La créatrice se mue en entraîneur. La flopée d’esthéticiennes et de coiffeuses sont les préparateurs physiques. Le peigne virevolte d’adresse, épate par sa dextérité. Coup de blush et les maquilleuses font le reste.
Femme fatale
C'est un art que de rendre belle. Et surtout de donner confiance. Certaines comme Sarah sont à leur premier défilé. On imagine la boule au ventre (elles la cachent bien), quand on s'élance pour les 120 mètres de marche sous le regard de 800 paires d'yeux. «C'est le parcours du combattant», assure Charlotte. Elle va être scrutée de la tête au pied. Presque jaugée. Les dames au premier rang ne louperont rien de la tenue, les maris auront d'autres points d'intérêts que la nature du tissu. Alors avant de se lancer dans l'arène, chaque encouragement compte. «Ta robe te va super bien!» Cela fait du bien quand on attend ce moment depuis des mois et qu'on comptabilise les grammes sur la balance. Sous la robe de mariée, on rajoute 10 centimètres de talon. Ah ces dames, l'art de nous faire croire des choses.
Il vaut mieux ne pas avoir froid aux yeux, n’y avoir froid, tout court. Bien au-delà de l’image fatale et pleine d’assurance une fois sur le podium, c’est une vraie fragilité qui irrigue les allées du vestiaire. Les beautés distantes sont simplement humaines. Puis le timing millimétré invite à se ranger dans la file. Sarah prend le masque, s’élance.
Juste après, le reportage devient alors supplice. Quand le mannequin devient masculin… Le t-shirt enlevé laisse entrevoir les tablettes de chocolat. C’est promis, demain, on commence le régime…