Sangliers : trop ou trop peu ?
Les chasseurs, en Luxembourg, n’ont pas constaté une augmentation des sangliers ces dernières années.
Publié le 26-11-2012 à 07h00
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De l'avis de tous les chasseurs et responsables de chasse que nous avons contactés, la surpopulation des sangliers annoncée par la Région wallonne ne semble pas se vérifier en province de Luxembourg. «À partir du moment où le comptage s'effectue sur les endroits de nourrissage, cela fausse la donne, nous a ainsi notamment confié un chasseur actif depuis plus de 30 ans en province de Luxembourg. Dans les régions d'Étalle ou de Fauvillers, cela fait dix ans qu'on ne chasse pas plus d'un sanglier par journée de chasse. Les sangliers ne sont pas nourris à ces endroits et il n'y a pas de clôture. La nouvelle réglementation qui entre en vigueur interdit d'ailleurs les clôtures et le nourrissage à base de maïs. Les sangliers vont donc se répartir et il y aura certainement une réduction naturelle. Mais, depuis certainement cinq voire dix ans, on ne constate, entre chasseurs, aucune augmentation des sangliers. La population de gibiers reste stable. S'il y a une surpopulation, elle est dans les parcs, dans les endroits qui ont été clôturés, pour avoir un cheptel de sangliers et de cervidés excessifs, dans le but de satisfaire les actionnaires qui veulent voir et tuer du gibier.»
Un prix de misère
Notre témoin, et ses partenaires de chasse, ont dès lors beaucoup de difficultés à admettre les prix qui leur sont imposés par les ateliers de découpes agréés. Des ateliers par lesquels ils sont obligés de passer pour vendre le gibier qu’ils ont chassé, s’ils désirent ne pas consommer la viande de leur côté.
«Entre les deux ateliers agréés, il y a un monopole. Ils fixent les prix de manière tout à fait arbitraire, poursuit le chasseur expérimenté. Le gibier est acheté aux chasseurs pour un prix vraiment dérisoire. Or, je constate que dans les grandes surfaces, il n'y a aucune diminution du prix de vente au détail. Pour moi, nous avons atteint un niveau «plancher». C'est parfois difficile d'obtenir un euro du kilo pour un sanglier vidé et c'est donc choquant de constater le civet de marcassin ou la gigue de marcassin à 18, 20 ou même 25€ du kilo en magasin.»
Du côté des propriétaires de chasse, on estime finalement que, au-delà du prix sur le marché fixé par les grossistes, les mesures imposées par la Région wallonne ne peuvent avoir que des conséquences négatives dans un futur proche sur l'ensemble du milieu. «Tout ceci aura un impact au niveau des chasses. Les gens ne voudront plus payer des locations de chasse aussi chères que maintenant, confie Paul Gathy, propriétaire d'une chasse à Radelange. On est en train de faire avec le sanglier, ce que le DNF a fait avec le cervidé. On est occupé à éradiquer le cervidé et cela arrivera également avec le sanglier. Nous allons en payer les pots cassés. On interdit le nourrissage dissuasif, mais qui va payer alors les dégâts provoqués? Pas les chasseurs, en tout cas.»
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