Qui pilotait la Clio qui a tué Damien Henryon ?
Fameux sac de nœuds que l’enquête après la mort du policier Damien Henryon, à Châtillon. Pour l’instant, il est impossible de savoir qui conduisait la voiture.
Publié le 28-04-2012 à 07h00
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Vendredi en fin de matinée, les trois Français remis depuis mardi aux autorités belges comparaissaient devant la chambre du conseil du tribunal d’Arlon.
Celle-ci n’a pu délibérer sur la confirmation des mandats d’arrêt car les avocats de la défense n’ont pas plaidé et ont sollicité une remise à huitaine. La chambre du conseil a accepté et entendra donc les différentes parties le vendredi4 mai. En attendant, les trois extradés restent en prison à Arlon.
« Titulaire du dossier, mon confrère français Me Harir était indisponible ce vendredi et en voyage à l'étranger. Nous avons demandé cette remise et aurons accès au dossier le jeudi 3 mai », glissait hier midi Me René Walgraffe, avocat belge de Couvin qui intervient aux côtés de Me Ahmed Harir (Charleville-Mézières) dans la défense des inculpés français.
« Des contradictions »
Même s'il n'a pas plaidé hier à Arlon, Me Walgraffe a tenu cependant à exprimer le souci, d'importance, qu'il a dans ce dossier: « Nous voulons savoir de façon exacte qui conduisait la voiture Clio le 4 avril dernier lors du drame survenu à Châtillon. Or, il y a des déclarations contradictoires pour l'instant dans le dossier. Avec mon confrère Me Harir, nous demandons à nos clients, dans l'intérêt de l'enquête et dans leur propre intérêt, de nous dire la vérité, toute la vérité », affirme Me Walgraffe.
Qu’affirment jusqu’à présent aux enquêteurs et au juge d’instruction les 4 Français majeurs et le 5e mineur ? Que c’est l’un d’entre eux, Anthony, qui conduisait la voiture au moment de l’impact contre le jeune policier Damien Henryon.
Ils répètent que braqués par une arme dans leur direction, « celui qui conduisait la Clio a crié aux autres « Baissez-vous », ils se sont alors tous penchés et ne se seraient pas rendu compte qu'ils touchaient le policier. Ils pensaient avoir percuté un plot ou quelque chose de similaire ».
C’est du moins ce que rapporte leur avocat, Me Walgraffe.
Le père aurait permutéavec un fils
Mais il reste une autre énigme, non résolue à ce jour. Les cinq inculpés français, non seulement mettent tout sur le compte d’Anthony, mais précisent aussi qu’ils auraient changé de conducteur lors de la course-poursuite entre Fouches et Châtillon !
C’est le père, Jean-Marie, qui était le conducteur habituel de son propre véhicule. Stressé et mal à l’aise sur les routes gaumaises à très vive allure, le père, sans s’arrêter, aurait réussi à refiler le volant à son fils Anthony. Cela paraît impensable !
« La police scientifique de la PJF d'Arlon est chargée de vérifier si cette version des faits est plausible. Concrètement, ont-ils pu changer de conducteur sans s'arrêter, alors qu'ils étaient à 5 à l'intérieur de cette petite Clio Renault ? », dit encore Me Walgraffe.
Pour l’avocat couvinois, une reconstitution des faits serait idéale.
Peine plus lourdepour le conducteur
Toutes ces questions, on s'en doute, sont cruciales, car celui qui sera considéré comme le conducteur, coupable d'une « entrave méchante à la circulation ayant provoqué la mort d'un policier », est susceptible d'être condamné à une peine de 20 à 30 ans de prison. Les autres passagers, eux, peuvent toujours réclamer une remise en liberté en affirmant qu'ils ont essayé de dissuader le conducteur de foncer vers le barrage et la herse. Mais cela, ils ne l'ont pas dit aux enquêteurs.
Me Walgraffe: « Je le répète à mes clients: si vous ne voulez pas tous plonger, vous devez nous dire exactement ce qui s'est passé. Qui pilotait la voiture au moment de l'impact à Châtillon ? »¦