Un thanatopracteur au service des gens
L’Arlonais Kévin Stillen sera présent le 19 novembre,à Libramont, pour répondre aux questions des jeunes sur son métier,la thanatopraxie.
Publié le 16-11-2011 à 07h00
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Kévin Stillen, vous êtes thanatopracteur. En quoi cela consiste-t-il ?
En thanatopraxie, notre travail est de réaliser des soins pour mieux conserver le corps des défunts et lui rendre un aspect plus présentable pour les funérailles.
Comment vous êtes-vous formé à ce métier ?
J’ai suivi une formation de l’IFAPME de thanatopracteur pendant deux ans, à raison de quatre à cinq heures par semaine.
D’abord, il y a toute une partie théorique, dans laquelle on a des cours d’anatomie et de médecine légale, ensuite huit semaines de stage à l’étranger.
Où êtes-vous parti en stage ?
J’ai fait mes stages en France à Nice, Lyon, Besançon, mais aussi Monaco, et ensuite au Canada, ce qui est une grande chance. Le Canada est le pays où la thanatopraxie est la plus développée.
Vous serez le 19novembre à Libramont pour la journée « Les jeunes ont du talent ». Qu’allez-vous présenter aux visiteurs ?
J’ai prévu de venir avec mes valises de thanato pour leur expliquer ce qu’on peut faire dans notre profession, mais aussi de leur présenter un aperçu des cours que j’ai suivis lors de ma formation. Et puis leur expliquer que c’est un beau métier, mais que c’est un métier sérieux, compliqué.
Certains ne savent pas à quoi s’attendre ?
Oui. Les séries télévisées ont une grande influence sur les jeunes. Le problème, c’est qu’elles ont tendance à enjoliver les choses. Certains jeunes sont attirés par le côté sensationnel du métier. Or, ce n’est pas rose tous les jours, il faut beaucoup s’investir. Il faut savoir que c’est un métier physique. Par exemple lorsqu’on doit porter les défunts pendant les soins, toujours dans le plus grand respect bien sûr.
Justement, n’est-ce pas trop difficile au quotidien ?
Pour moi, c’est plus difficile de rester devant un ordinateur que de faire ce que je fais (rires). C’est sûr, c’est une vocation. Mais c’est le plus beau métier du monde pour moi. On rend vraiment service aux gens, c’est valorisant. Parfois, je reçois des lettres de remerciement, ça me fait énormément plaisir.
Les gens ont-ils l’habitude de faire appel à la thanatopraxie ?
Ce n’est pas encore ancré dans les mœurs, non. Il y a beaucoup de préjugés dans la tête des gens, ce qui fait qu’ils sont parfois réticents aux soins. C’est pourquoi avec l’IBT (NDLR: Institut belge de thanatopraxie), nous voulons ouvrir les yeux à la population. Certaines familles investissent beaucoup dans le cercueil ou dans la nécrologie, or pouvoir faire ses derniers adieux à son défunt dans de bonnes conditions, c’est important. La thanato aide à avoir une meilleure image de son défunt, et à vivre pleinement son deuil.
Comment rassurez-vous les gens face à leurs craintes ?
Nous parlons beaucoup avec eux avant de faire un soin. Nous leur expliquons qu’un soin est une bonne chose: c’est plus hygiénique, cela garantit une certaine tranquillité parce que le corps ne change pas, et ils ont une plus belle image de leur défunt. Nous sommes très attentifs aux souhaits des familles, et nous rectifions notre travail s’il le faut. Nous faisons attention à de petits détails comme la coiffure qu’avait la personne de son vivant.
Les jeunes ont du talent le 19novembre, de 13 à 18 h, à la halle aux foires à Libramont.