L’affaire Festina a marqué les esprits
En 1998, le scandale éclate sur le Tour de France. Dopage et affaire Festina retiennent toute l’attention.Patrick Bodeux, ancien basketteur, n’a pas oublié.
Publié le 07-07-2011 à 05h00
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/GLBPKQLA6NFZLGRDASFP4BDRCY.jpg)
Juillet 1998. Tremblement de terre sur le Tour de France. Magnitude 9. Tout le peloton est secoué par l’affaire Festina. Le monde judiciaire s’en mêle et le cyclisme est fameusement ébranlé.
Quand on lui demande l’image qui lui vient à l’esprit pour évoquer le Tour de France, c’est à cette Grande Boucle version 1998 que Patrick Bodeux pense en premier lieu.
L'ancien basketteur gaumais (voir ci-contre) est un passionné de sports en général et de la petite reine en particulier. « J'aime bien le cyclisme et je m'y intéresse depuis mes 13, 14 ans. Les classiques du printemps. Et le Tour, bien sûr. Quand je peux me libérer, j'adapte mes horaires de travail pour pouvoir suivre une étape. »
Le Tour 1998, pas une bonne image, donc. « Non, mais je sortais de rhéto cet été-là, se souvient-il. J'avais de longues vacances et du temps pour suivre tout le foin que cette affaire Festina avait provoqué. Tout l'abattage médiatique. Virenque, exclu du Tour avec son équipe, en pleurs à l'interview… »
Depuis lors, entre le dopage et le cyclisme, c'est la guerre. « Une bataille qui n'est pas menée suffisamment en profondeur, estime Patrick Bodeux. Il ne faut pas se leurrer. Le cyclisme, comme tout le sport (de haut niveau) en général, est gangrené par le dopage. Je ne vais pas dire que je m'y intéresse moins, mais après chaque course ou belle performance, le doute plane toujours un peu… »
Pantani, mais pas Armstrong
Le Tour 1998, c'est aussi la victoire du grimpeur italien Marco Pantani. « J'ai toujours bien aimé les coureurs de son style, plein de panache, poursuit notre ancien basketteur. Il gagnait uniquement en montagne. C'était un pur grimpeur, capable de faire deux ou trois accélérations de suite pour décrocher tout le monde. »
Le Pirate oui, mais Lance Armstrong, non. « Je n'ai pas aimé les années Armstrong, enchaîne Patrick Bodeux, en référence aux sept Tours consécutifs remportés par l'Américain, de 1999 à 2005. Je trouve qu'il avait une trop grosse emprise sur la course. Déjà, il s'imposait dans tous les chronos, puis il attaquait une fois dans la première étape de montagne et creusait des écarts définitifs. Ensuite, les autres se battaient au mieux pour la deuxième place, et la troisième. Il dominait trop. Comme Indurain aussi, avant lui. »
Et Contador alors ? « Pour moi, c'est le plus fort actuellement. Il a chaque fois gagné le Tour quand il y a participé (2007, 2009 et 2010). Mais ce n'est pas mon favori pour cette édition. Je pense qu'il a trop puisé dans ses réserves au Giro. De plus, on dit que c'est un pur grimpeur, mais c'est dans les contre-la-montre qu'il fait la différence, et cette année, il n'y en a pas assez. Il aura du mal à décrocher Andy Schleck. »¦