« La première étape vers la reconversion »
Emmanuelle Ghiste, vous êtes coordinatrice du service d'insertion sociale au CPAS d'Arlon. Comment sont nés ces ateliers ?Au départ, en 2008, ces ateliers étaient ponctuels. Il s'agissait plutôt de séances organisées autour du bien-être, du mieux-être, pour des bénéficiaires du CPAS éprouvés par leur parcours, en perte de repères, de confiance. Les thématiques en étaient variées : artistiques, artisanales, culturelles mais aussi sportives. Au fond, l'objectif est d'ancrer les participants dans leur milieu de vie.
Publié le 27-01-2010 à 06h00
Nous avons entre autres invité des artistes confirmés qui nous ont parlé de leur expérience. Nous voulons croire en l'exemplarité ! Depuis octobre, les ateliers sont devenus permanents ?Tout à fait, et dans le but de fidéliser les participants, de leur donner un rendez-vous quotidien qui soit aussi inscrit dans la durée. L'insertion sociale est, pour eux, la première étape vers la reconversion, le premier pas vers une société qui les a, d'une façon ou d'une autre, marginalisés. Il est d'ailleurs impensable d'envisager l'insertion socioprofessionnelle sans passer par l'insertion sociale.
Ceux qui nous rejoignent ont été malmenés par la vie et en portent les séquelles. Ils ont perdu confiance, ont tendance à se replier sur eux-mêmes. Ces ateliers leur permettent de renouer le lien social, de se réconcilier avec leur image.
En parlant d'image, on note que plusieurs ateliers prennent en charge la personne ?En effet : les ateliers coiffure et esthétique-manucure-onglerie et couture offrent à tous les bénéficiaires du CPAS l'opportunité de soigner leur image. C'est essentiel pour reprendre confiance dans la vie quotidienne, mais aussi s'il faut se présenter devant un employeur potentiel. Quant au quatrième atelier, artistique, il encourage l'expression, la créativité de chacun.Qui anime ces ateliers ?Généralement d'anciens bénéficiaires du CPAS, engagés dans le cadre de l'article 60. Ils nous ont soumis leur projet. En quelque sorte, ils ont créé leur propre job. C'est formidable ! P. C.