Le verdict du polygraphe : chèvrechoutiste
On attendait beaucoup du test polygraphe du principal accusé, mais à l'écoute des résultats, lundi après-midi, on reste sur sa faim.
Publié le 29-01-2008 à 06h00
C'est une sorte de quitte ou double qu'ont tenté les avocats de B. en demandant que leur client, en pleine session de cour d'assises, soit soumis au test du polygraphe, le détecteur de mensonges.
B. est accusé du viol et du meurtre d'Aline Jacquier commis à Florenville le 1er janvier 2001. Il était mineur à l'époque, raison pour laquelle nous ne donnons pas son identité.
Le test a eu lieu dimanche dans les locaux de la police judiciaire fédérale à Arlon, précisément entre 10 h10 et 13 h 30, dans la salle d'audition vidéofilmée.
Un enquêteur polygraphiste a présenté les résultats avec le chef d'enquête, Michel Bigoni, à la cour d'assises, lundi après-midi. Verdict? Mi-figue, mi-raisin, même si B. s'en sort plutôt bien. Un test chèvrechoutiste, qui ménage la chèvre et le chou, qui satisfait tout le monde. Il faut voir quel impact ce test aura eu sur les jurés. Chacune des parties au procès aura la journée de mardi pour rectifier le tir, qui dans son réquisitoire, qui dans ses plaidoiries.
Trois batteries de questions ont été posées à B. La première porte sur le fait d'avoir commis les faits : avez-vous porté un ou plusieurs coups de couteauà Aline Jacquier ? B. a répondu non, mais les résultats du test ne sont pas concluants. Ils ne permettent pas de dire avec certitude si B. ment ou dit la vérité.
La deuxième série de questions porte sur le fait de savoir si B. connaît celui qui a tué Aline. B. a répondu non et le polygraphe n'a relevé «aucune réaction mensongère».
Le polygraphiste a ensuite présenté à B. une succession de six photos de suspects potentiels, mais B. n'en a reconnu aucun. Là aussi, le polygraphe ne révèle « aucune réaction mensongère».
Pourquoi les résultats à la première série de trois questions ne sont pas concluants? «Sans doute parce que B. n'était pas à 100 % concentré, a expliqué le polygraphiste, même si le test s'est bien déroulé. À la fin du test, on lui a donné les résultats. Il était content, mais n'a pas montré d'émotion particulière.Il a demandé à pouvoir téléphoner à sa mère.»
Les avocats ont commencé à dégainer, tant ceux de la partie civile, que ceux de Didier Bertin et du principal accusé, mais le président Lambrecht les a invités à en garder sous la pédale pour les plaidoiries ce mardi.